Le gouvernement a annoncé que le prolongement des mesures de restrictions, s’agissant notamment des lieux de culture de l’événementiel, des clubs de sport ou de l’hôtellerie-restauration, se traduirait par une nouvelle dérive des comptes publics. Le déficit budgétaire devrait finalement grimper jusqu’à 8,5% du PIB (au lieu de 6.7% prévus dans le projet de loi de Finance) et la dette publique atteindre un record de 122,4% du PIB (contre 116,2% précédemment attendus). Les dépenses publiques représenteraient encore 58,5% du PIB… Encore s’agit-il de prévisions avant toute nouvelle dégradation liée aux impacts d’un problème 3ème, et sans doute aussi 4ème et 5ème, vagues.
Il ne s’agit pas de remettre en cause le soutien indispensable aux secteurs économiques qui subsistent l’impact des mesures de confinement et autres restrictions imposées par les pouvoirs publics. Il est normal qu’ils profitent d’une juste indemnisation. C’est au surplus notre intérêt collectif d’éviter la multiplication des faillites. Le temps viendra d’arrêter ces aides. Ce n’est pas le moment.
Il convient pour autant d’arrêter de donner le sentiment aux Français que les dépenses publiques sortent d’une corne d’abondance inépuisable. Nous aurons, au sortir de la crise, à payer le prix de toutes ces dépenses, qui viendra grever la croissance future. Ne comptons pas non plus sur les aides européennes du plan de relance, qu’il faudra rembourser aussi. C’est pour cela qu’il est urgent d’arrêter de dépenser sans compter. Nous devons, dès que c’est possible, privilégier la reprise d’activité au maintien à l’arrêt.
Cela requiert une politique beaucoup moins verticale et plus régionalisée. Il est inefficace et coûteux de maintenir stoppées les activités culturelles, sportives ou de restauration dans les régions où le virus circule peu et où les capacités hospitalières ne connaissent aucune tension. Adopter une stratégie régionalisée, ciblée et réactive nous permettrait de limiter l’addition et de conserver nos munitions pour l’avenir, tout en redonnant le moral aux Français des territoires concernés.
Cette alternative est possible. Elle est à notre portée et dépend de la décision de l’exécutif. Il y a urgence à stopper la fuite en avant et à reprendre le contrôle. L’avenir de la France, ainsi que de nos enfants et petits-enfants, sont en jeu.