Voici bientôt un an que beaucoup de nos jeunes sont privés de cours, pour les étudiants, ou de stages en présentiel, de vie sociale et voient leurs perspectives d’emploi dégradées par la crise sanitaire. Les nouvelles tentatives de suicide de deux étudiants lyonnais, la semaine dernière, après la dizaine de suicides déjà intervenus, viennent tragiquement la détresse psychologique, sociale et économique dans laquelle se trouvent beaucoup de nos jeunes.
Leur déclarer « Il va falloir encore tenir ! », comme l’a fait Emmanuel Macron la semaine dernière ne suffit pas. Il y a urgence à mettre la jeunesse de France de cœur de ses priorités. Mettre la jeunesse au cœur des priorités, cela signifie :
- maintenir coûte que coûte les écoles, collèges et lycées ouverts en présentiel afin d’éviter de nouveaux retards scolaires et que la génération Covid soit mal formée et sacrifiée
- assurer le retour en présentiel de tous les étudiants dans les universités et les écoles. Ce retour est nécessaire. Il est possible, en demi-groupe au moins, pour l’ensemble d’entre-eux et pas seulement les premières années. Il n’y a pas de raison de pas pouvoir réaliser, pour les étudiants, ce qui l’est pour les élèves des écoles ou les salariés des entreprises. L’argument selon lequel les jeunes auraient une vie trop festive n’est pas recevable non plus Le gouvernement utilisait cet argument au printemps dernier pour justifier la surmortalité des Français par rapport aux Allemands. Sauf à expliquer que les Allemands sont tous devenus Français depuis la fin de l’automne, l’accélération de la mortalité chez nos voisins vient tordre le coup à ce type de raisonnements simplistes ;
- mobiliser l’ensemble des entreprises pour démultiplier les offres de stage, le plus possible en présentiel, et d’emplois pour les jeunes. Tous les chefs d’entreprise partagent l’expérience que l’intégration des jeunes, qu’ils soient stagiaires ou nouveaux embauchés, est très difficile en distanciel. C’est une raison supplémentaire pour tout mettre en œuvre afin de favoriser leur insertion professionnelle ;
- renforcer les moyens financiers et les allocations pour les étudiants, et plus généralement jeunes, que la suppression de nombreux « petits boulots », des baby-sittings aux emplois de serveur à temps partiel, saisonnier, etc. mer en détresse financière. Il s’agit à la fois de développer une allocation spécifique, ainsi que des bons alimentaires, leur permettant de vivre dans des conditions décentes et de manger à leur faim.
Il y a urgence à agir. Il ne s’agit pas, contrairement à ceux que certains ont voulu caricaturer, de remédier au manque de soirées étudiantes, mais plus largement de permettre à notre jeune d’accéder au futur qu’ils méritent. Ces jeunes sont l’avenir de la France. Il est indispensable qu’ils deviennent sa priorité !