Chers Amis,
Il était temps ! Le président de la République a eu raison de dire enfin aux Français que le coronavirus ne disparaîtrait pas après l’été et qu’il fallait se préparer à vivre avec sur la durée. Il est indispensable de changer de perspective et de s’inscrire dans le temps long. Pour gérer celui-ci, il est urgent aussi d’accélérer la vaccination et de préparer la sortie de crise. C’est en alliant rapidité d’action et vision de long terme que nous sortirons renforcés et grandis de la crise actuelle.
Autant les propos présidentiels étaient censés mardi, autant ceux du Premier ministre lors de la conférence de presse de jeudi furent lunaires. Dire aux Français que leurs efforts pourraient permettre de bouter les variants étrangers hors du pays et d’éviter leur propagation sur le territoire national n’est pas sérieux. Les variants britanniques, sud-africains et brésiliens sont déjà là. Ils vont faire disparaître le virus initial et se substituer entre eux. C’est la sélection naturelle et la loi de la vie.
Vouloir faire le croire le contraire ne peut qu’alimenter la défiance. Elle est immense après un an de tâtonnements gouvernementaux face à la crise sanitaire. Ce sont désormais 60% des Français qui ne font pas confiance à l’exécutif pour gérer la situation épidémique. Toutes les études démontrent pourtant que la confiance est un atout essentiel pour gagner le combat face à la pandémie.
Pour retrouver la confiance, il est indispensable que le pouvoir s’astreigne à un discours de vérité et qu’il démontre enfin son efficacité. Dans cette perspective, il est urgent d’accélérer la campagne de vaccination. Il n’est pas acceptable que seulement 2,4% des Français aient reçu une première injection, alors que c’est déjà le cas de 10% des Américains et de 15% des Britanniques. Cette accélération est d’autant plus nécessaire qu’elle est une arme utile pour freiner la propagation des variants existant et le développement de nouveaux.
Cette accélération est impérative. Elle est aussi possible. L’exécutif dispose du droit de licence obligatoire. Il nous permet d’imposer aux fabricants internationaux des vaccins anti-covid déjà disponibles leur production en masse au sein des laboratoires français. Y recourir nous donnerait aussi les moyens d’acquérir les savoirs nécessaires pour préparer la production dès l’été de nouveaux vaccins répondant au défi des variants à venir.
Mais nous ne pouvons pas nous en remettre à la seule vaccination. Comme je l’ai déjà indiqué, nous devons aussi sortir de la politique des confinement et couvre-feu globaux pour passer à des stratégies de restrictions ciblées sur les seuls territoires en situation de saturation, développer fortement notre capacité d’oxygénation à domicile, ainsi que nous doter d’hôpitaux de campagne palliant les insuffisances locales. Il faut tout mettre en œuvre pour éviter de multiplier les reconfinements et permettre à la vie de reprendre enfin. Sur ce terrain également, le gouvernement est en retard. Il est urgent de mettre le turbo.
Gérer le temps long, c’est aussi créer les conditions nous permettant de vivre aussi longtemps que nécessaire avec le virus et préparer la sortie de crise. Nous devons en particulier imaginer et mettre en place les solutions permettant aux entreprises, qui bénéficient des Prêts Garantis par l’Etat, d’aborder la reprise sans se trouver étouffées par leur remboursement. Leur allongement annoncé est une bonne chose. Cela ne sera pas suffisant.
Il faut aussi établir les conditions nous permettant d’organiser les prochaines élections présidentielle et législatives malgré la persistance, tout à fait possible, de la pandémie. La vie politique nationale doit sortir de l’état de congélation actuel. Notre démocratie ne peut pas continuer à reculer, comme cela fut le cas l’an dernier. Voir notre pays tomber dans la catégorie des démocraties imparfaites du classement mondial 2020 de The Economist doit nous alerter. Retrouver la France à la 24ème place des démocraties, loin derrière l’Allemagne ou la Grande-Bretagne, est une humiliation qu’il nous revient de laver. Cela implique de rendre à notre nation la vitalité politique et la liberté qui ont fait sa grandeur et sa force. Notre responsabilité est engagée vis-à-vis de nos enfants et des générations qui nous succéderont.
Nous devons aussi à notre jeunesse de prendre à bras le corps ses problèmes et de lui offrir les moyens de construire son avenir. Les dernières statiques publiées mercredi ont confirmé que le chômage frappait 23,4% des jeunes actifs français, contre une moyenne de 17,8% au sein de l’Union et seulement 6,1% en Allemagne. Il nous appartient de tout mettre en ouvre pour maintenir l’ensemble des écoles, collèges et lycées ouverts, de permettre le retour des étudiants dans leurs établissements et universités et d’assurer l’accès à l’emploi de tous les jeunes. C’est à la façon dont nous aurons traité notre jeunesse et assuré son futur que l’histoire jugera notre action face à la crise sanitaire.
Chers Amis, Un an après le démarrage de la pandémie dans notre pays, nous n’avons plus l’excuse de la surprise, ni de l’ignorance. Aujourd’hui, nous avons l’essentiel en main pour la gérer efficacement et permettre à notre pays d’en sortir grandi. La sortie de crise et l’avenir se construisent aujourd’hui. Face aux apôtres de la mort, faisons triompher la France et la vie !
Bon week-end à tous
Amicalement
François Vigne
Président de la France en marche