Le classement annuel 2020 des démocraties de The Economist vient de le confirmer. La France n’est plus une démocratie à part entière. Elle est désormais une démocratie défaillante et ne se situe plus qu’au 24ème rang des démocraties, loin derrière l’Allemagne ou la Grande-Bretagne.
Cette relégation est justifiée. Depuis un an, l’essentiel de nos libertés a été rogné au nom d’un ordre sanitaire, dont la légitimité est infondée. Liberté d’aller et de venir, liberté de réunion, liberté de culte, liberté d’entreprendre, liberté de commerce et d’industrie, liberté de travailler, liberté de manifester : tous ces droits fondamentaux que la Constitution et les déclarations des droits nous garantissent ont fait l’objet d’entraves majeures, quand ils n’ont pas été tout simplement niés. Notre droit de vote a lui-même été remis en cause par le report des échéances électorales, alors que d’autres démocraties présumées moins matures n’ont eu aucune difficulté à respecter le calendrier initial.
Ces restrictions sont d’autant plus graves qu’elles ont souvent été décidées par des entités auto-instituées, comme le Conseil de défense sanitaire, sans fondement, ni l’égalité démocratique. Leur maintien dans la durée constitue une menace profonde pour notre démocratie.
La situation est d’autant plus redoutable que les contrepouvoirs institués par les institutions se sont montrés défaillants. Les députés ont confirmé leur statut de godillots. Sans même livrer bataille, ils ont abdiqué leurs pouvoirs de législateur et de contrôle. Le Conseil constitutionnel et le Conseil d’Etat n’ont pas été plus courageux et se sont montrés les serviteurs zélés du pouvoir face aux atteintes graves aux libertés publiques. L’autorité judiciaire ne sort pas plus grandie de l’épreuve en cours.
Il y a urgence à réagir. Nous devons tirer toutes les conséquences de la crise actuelle. C’est notre responsabilité collective de reconstruire la démocratie française et de bâtir les digues nécessaires pour empêcher qu’une situation analogue ne puisse demain s’accompagner d’une même déroute démocratique et d’un même effondrement.
Reconstruire notre démocratie, c’est sanctuariser nos libertés fondamentales pour qu’elles ne puissent plus faire l’objet des mêmes violations qu’aujourd’hui. Reconstruire notre démocratie, c’est prévoir l’interdiction de cette mesure moyenâgeuse qu’est le confinement, sauf nécessité impérieuse et sous le contrôle et l’autorisation hebdomadaire du Parlement. Reconstruire notre démocratie, c’est inscrire dans la Constitution que les échéances électorales ne pourront être reportées, le digital permettant, si nécessaire, de réaliser le suffrage par correspondance. Reconstruire notre démocratie, c’est donner sa pleine dimension à la séparation des pouvoirs, telle que définie par Montesquieu, et instituer un véritable pouvoir judiciaire assurant la protection des libertés publiques sans nuire à l’efficacité de l’Etat. Reconstruire notre démocratie, c’est agir en constituant d’une nouvelle déclaration numérique du citoyen garantissant la confidentialité des données et le protégeant contre tout usage liberticide de celles-ci par les pouvoirs publics.
L’abaissement de notre pays au rang de démocratie défaillante fait honte à notre pays, à son histoire, à tous ceux qui se sont battus pour défendre notre souveraineté et nos libertés et à tous les Français qui croient en la grandeur de notre nation. Il nous revient de relever le gant et de prendre les moyens de transmettre à nos enfants et petits-enfants une démocratie française plus forte, plus grande et meilleure.
C’est notre responsabilité collective. Nous devons rendre à la France son aura et la placer en tête de toutes les démocraties dans le meilleur intérêt de la France et de tous les Français. Ce défi est à notre portée. Ensemble, refaisons de la France la plus grande des démocraties.