Chers Amis,

L’actualité de la semaine l’a tragiquement confirmé. Il ne suffit pas de nommer un problème, ni de discourir, pour le régler. La mort des deux adolescents victimes de rixes dans l’Essonne, et d’un troisième hier soir à Bondy, était évitable. Encore eut-il fallu agir ! Il en va de même pour la lutte contre la Covid. Rien ne peut justifier la lenteur de la campagne de vaccination en Europe et, plus encore, en France. Pour remédier à cette situation, il est urgent de retrouver la culture  d’efficacité abandonnée par nos gouvernants depuis 40 ans.

Voir trois adolescents de 14 ou 15 ans mourir, en moins d’une semaine, lors de rixes dans l’Essonne, ou sous les balles à Bondy, n’est pas acceptable. Certes, les phénomènes de bandes ont toujours existé. Mais la violence continue de monter dans trop de banlieues, dans trop de quartiers, dans les zones de non-droit de la République. Dans ces banlieues, dans ces quartiers, dans ces zones, c’est la loi du plus fort qui s’impose, celle des petits caïds, celle des narcotrafiquants, celle des islamistes radicaux.

C’est pour cela qu’il est urgent d’agir par une politique à dimensions multiples incluant éradication des zones de non-droit, priorité donnée à l’éducation, renforcement des structures familiales, ainsi que lutte déterminée contre le trafic de drogue et l’islamisme radical. Tout est dans tout. C’est une action globale, coordonnée et déterminée qu’il faut mener pour rétablir la paix, le droit et la liberté dans ces territoires abandonnés par le pouvoir.

Gérard Collomb en avertissait les Français lors de sa démission le 3 octobre 2018. Il faut prendre des mesures fortes avant qu’il ne soit trop tard. Pourtant, rien n’a été fait, ou si peu, depuis. Le Premier ministre justifiait jeudi soir les nouvelles restrictions envisagées par sa volonté de protéger les Français…

Le fait est que le gouvernement ne prend pas les moyens de protéger une grande partie de notre jeunesse de la violence et de son risque mortel. Les syndicats policiers ont eu raison de dénoncer cette semaine la poudre aux yeux que constituaient les renforts policiers annoncés par le ministre de l’Intérieur. Gérard Darmanin avait promis la même mobilisation après l’assassinat de Samuel Paty. Elle a duré deux jours !

Le profond retard de la campagne de vaccination française anti-Covid est une autre illustration de la crise majeure de l’action publique que nous subissons. La France a encore reculé et pointe désormais au 36ème rang mondial… Cet échec est le nième d’une accumulation de ratés depuis le début de la pandémie. Il est possible de comprendre que les Français, avec 6,09 doses administrées pour 100 habitants, soient moins protégés que les habitants de petits pays comme Israël (90,21 doses pour 100 habitants), les Seychelles (71,71 doses pour 100 habitants) ou les Émirats Arabes Unis (58,32 doses pour 100 habitants).

Mais rien ne justifie le retard de l’Europe sur les Etats-Unis et encore moins celui de la France sur l’Espagne (6,59 doses pour 100 habitants), l’Allemagne (6,41 doses pour 100 habitants) ou l’Italie (6,12 doses pour 100 habitants). Ce nouveau scandale est celui d’un pouvoir défaillant et d’une administration mal dirigée, désordre d’autant plus inacceptable que la France est, de tous les pays cités, celui qui consacre le plus de deniers au secteur public.

S’il faut trouver un mérite à la crise du coronavirus, c’est de donner un coup de projecteur, clair et incontestable, sur l’effondrement de l’Etat Français. 40 ans de court-termisme, de démagogie, de clientélisme et de priorité donnée au discours sur l’action l’ont affaibli, l’ont amoindri et l’ont fait tomber à terre. Il est urgent de le reconstruire et de renouer avec une culture d’efficacité qui lui est devenue étrangère. Tous les responsables médicaux de terrain, avec lesquels je me suis entretenu depuis douze mois, l’ont confirmé. Notre système de santé ne manque pas de moyens. Il a en revanche un immense besoin de passer à une culture de résultat. C’est à cette condition que les Français pourront retrouver un système sanitaire de qualité au moins égale à celle de leurs homologues européens.

Redresser l’Etat suppose aussi de mettre de l’ordre dans ses finances. Les débats actuels sur le remboursement de la dette publique sont aussi ésotériques qu’inutiles. La remontée des taux observée cette semaine confirme les dangers de l’argent facile dans le mirage duquel l’exécutif tente d’entretenir les Français. Tous les spécialistes de bonne foi savent et confirment que cette dette devra être remboursée. La question du cantonnement de la dette Covid est également accessoire. S’il est urgent de ne pas étouffer la reprise à venir par une politique restrictive, il est tout aussi impératif de s’attaquer aux dépenses publiques improductives, ces mauvaises dépenses qui coulent notre administration et plombent la France.

Il est d’autant plus indispensable d’entreprendre la reconstruction de l’Etat que ses faiblesses menacent nos libertés. C’est parce que les pouvoirs publics sont défaillants depuis de trop nombreuses années que la France a été tant meurtrie par le terrorisme et la pandémie de coronavirus. C’est pour les mêmes raisons que notre peuple a subi tant de restrictions, beaucoup plus que ceux des pays voisins, depuis 6 ans au titre d’abord de l’état d’urgence sécuritaire, puis de l’état d’urgence sanitaire.

L’heure est venue de redonner aux Français l’Etat qu’ils méritent et de leur rendre les libertés qui leur ont été injustement confisquées. Tout ceci est à notre portée si nous en prenons les moyens et si nous plaçons à la tête de notre pays des hommes et des femmes déterminés à réussir cette reconstruction pour le seul service de la France et du futur de sa jeunesse. Ce combat est le nôtre. Ensemble, faisons de la France ce que nous voulons qu’elle soit. Offrons-lui l’avenir qu’elle mérite !

Bon week-end à Tous, dans la sérénité, la détermination et l’espérance

Amicalement

François Vigne

Président de la France en marche

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