Chers Amis,

La lumière commence à poindre au bout du tunnel. Un après le début du premier confinement, les signaux positifs se multiplient sur le front sanitaire, en particulier pour les pays qui ont su organiser la vaccination. Il est plus que temps pour la France de prendre les moyens d’accélérer celle-ci et de préparer efficacement la sortie de crise.

Le retard que continue à prendre notre pays pour sa campagne vaccinale n’est pas acceptable. Trois mois après le démarrage de celle-ci, nous pointons à la cinquantième place mondiale en vaccination par habitant. L’argument selon lequel nous dépendons des livraisons européennes ne suffit pas, puisque la Finlande, le Portugal, Malte, la Hongrie, la Pologne, le Danemark, l’Estonie, l’Irlande, la Slovaquie, la Slovénie, la Grèce, la Suède, l’Italie, l’Allemagne, l’Espagne, la Roumanie, la Belgique, la République Tchèque ou le Luxembourg font mieux que nous ! Derrière cet échec, c’est l’incapacité des pouvoirs publics nationaux à mettre en œuvre les décisions officiellement prises qui est de nouveau mise en lumière. Il se confirme une nouvelle fois que le gouvernement et son administration ne savent plus exécuter. Il y a urgence à redresser la barre.

Dans cette perspective, les débats sur le passeport sanitaire apparaissent comme une dispersion inutile et une tentative de diversion pour détourner l’attention des Français. Au-delà même des problèmes techniques et éthiques qu’il pose, le vrai passeport sanitaire, c’est la vaccination. Le président de la République, le Premier ministre et leurs ministres devraient concentrer leurs énergies sur cette bataille.

Nous devons penser le long terme. Tout indique que nous n’éradiquerons pas le coronavirus de sitôt. Des vaccinations annuelles seront nécessaires. Nous devons aussi muscler notre capacité de réanimation. Le confinement n’a servi qu’à gérer l’encombrement des hôpitaux sans nous préserver de la mortalité. Le problème est que nous partons d’une capacité de réanimation de 5 000 lits, déjà pleins en temps normal, que nous n’avons pas su augmenter depuis un an. Vivre avec le virus suppose, en plus de la vaccination, d’adapter nos structures hospitalières pour mettre un terme à la pratique primitive, sinon barbare, du confinement.

Penser le long terme, c’est aussi et surtout nous attaquer aux vraies faiblesses de notre pays. L’étude Rexecode publiée mercredi a confirmé la forte dégradation de la compétitivité française en 2020. La part nationale dans les exportations de biens et services de la zone euro est passée de 14,5% à 13,5%, son plus bas niveau depuis 20 ans. Cette situation n’est pas la conséquence de la crise sanitaire, puisque l’Italie et l’Espagne n’ont, elles, pas connu de repli de leur part de marché.

Nous attaquer aux vraies faiblesses nationales impose également d’affronter le problème de l’intégration. Plus d’un lycéen sur deux se déclare désormais favorable au port de signes religieux ostensibles dans les lycées, 49% à ce que les agents publics affichent leurs convictions religieuses et 76% au port du burkini dans les écoles selon l’enquête réalisée pour Le Droit à Vivre et la Licra. La fracture est générationnelle. Elle est aussi sociale. Elle impose de reconstruire notre laïcité et notre modèle d’intégration pour éviter l’éclatement.

Redresser la France, c’est réagir face à la crise démographique et rétablir une politique favorable à la natalité et aux familles. La chute des naissances de 13% en janvier, dans le contexte de la baisse ininterrompue des naissances depuis 2014, doit nous faire réagir. L’heure est venue de remédier aux erreurs commises depuis 2012 et de mettre en place une nouvelle politique familiale permettant à la France d’assurer l’avenir de son peuple en accueillant de nombreux bébés.

Reconstruire le pays, c’est enfin remettre à plat le problème de la responsabilité de nos gouvernants. Emmanuel Macron a pu prendre la bonne décision de ne pas reconfiner le pays parce qu’il est irresponsable pénalement pour les actes politiques pris dans l’exercice de ses fonctions. La gestion défaillante de la crise sanitaire par le gouvernement et son administration s’explique aussi par la peur de beaucoup de ministres, à commencer par les Premiers, et de responsables d’administration d’une mise en cause pénale et la paralysie qu’elle entraîne. Ce système de responsabilité doit être réformé pour permettre à nos dirigeants de ne plus être gouvernés par la peur.

Ces différents chantiers ont un point commun. Ils impliquent le redressement de l’Etat. C’est parce que nous l’aurons reformé en profondeur, rendu plus efficace et moins coûteux que nous pourrons de nouveau avoir la fierté d’offrir aux Français un système de santé performant, que nous pourrons alléger le poids des prélèvements obligatoires et rétablir la compétitivité de l’économie française, que nous pourrons reconstruire notre communauté nationale et que nous pourrons rendre la France généreuse pour les familles.

Ce rétablissement de l’Etat est aussi la condition de la restauration de notre unité. 9 ans de tensions et de fragmentation l’ont ébranlée. 45 % des Français affirment aujourd’hui ne plus avoir le sentiment d’appartenir à une communauté quelconque, qu’elle soit nationale, linguistique ou géographique, de modes de vie ou de valeurs partagées, selon le dernier baromètre de la vie politique du Cevipof.

Cette communauté désintégrée, nous voulons la reconstruire pour lui rendre son unité et lui permettre de renouer avec la fraternité qui fonde notre nation. Ainsi pourrons-nous retrouver, en reprenant les mots du général de Gaulle, les fécondes grandeurs d’une nation libre groupée sous l’égide d’un État fort, et offrir à notre pays le meilleur avenir.

Bon week-end à tous et meilleurs vœux de succès aux Restos du cœur pour leur 35ème collecte nationale

Amicalement

François Vigne

Président de la France en marche

lfm_2016