Un an après la mise en œuvre du premier confinement le 17 mars 2020, le confinement n’est plus une option. Alors que l’aggravation des tensions hospitalières en Ile-de-France pousse certains à promouvoir d’y recourir de nouveau, il faut résister à cette tentation. Le bilan social, politique, démographique, psychologique, éducatif et économique en est trop lourd et les conséquences trop redoutables pour que celui-ci puisse constituer une solution.
Ce qui était encore excusable il y a un an, quand le gouvernement s’est fait surprendre par une pandémie à laquelle il ne s’était pas préparé, ne l’est plus aujourd’hui. Variants, troisième vague printanière, retards dans la production de vaccins, tout qui se passe aujourd’hui était prévisible et a même été prévu par les bons spécialistes. L’exécutif ne peut donc plus mettre en avant l’effet de surprise et l’urgence pour justifier un reconfinement, d’autant plus qu’une vaccination plus rapide aurait déjà permis de réduire les tensions sanitaires actuelles
Mesure primitive fondée sur la peur, profondément attentatoire à nos libertés fondamentales, le confinement produit des impacts redoutables. Nous les connaissons désormais. Au-delà de ses graves effets économiques, le confinement a des conséquences sociales dramatiques : déprimes des étudiants, retards scolaires, violences décuplées entre bandes, chute de la natalité. Au regard des dernières prévisions, la France pourrait perdre cette année 120 000 bébés, soit plus que le nombre de victimes de la Covid-19. En comptant les enfants auxquels ces bébés auraient eux-mêmes donné vie, ce sont des pertes significatives et durables que la France aura à subir.
Les effets positifs du confinement restent également à prouver. Son effet retardateur est indéniable. Mais les pays qui ont eu le plus recours à des confinements stricts, à commencer par la Grande-Bretagne, l’Italie, la France et l’Espagne, sont aussi ceux qui se distinguent par leur plus forte mortalité. Notre pays n’offre malheureusement pas aujourd’hui de meilleur bilan que le Brésil ou le Mexique qui n’ont pas confiné…
Pour toutes ces raisons, le confinement ne doit plus constituer une option. Beaucoup d’autres solutions existent. Nous devons en particulier prendre les moyens d’accélérer vraiment la vaccination, augmenter le nombre de lits de réanimation, mettre en place des hôpitaux de campagne facilement déplaçables en fonction des tensions sanitaires, assurer une gestion enfin coordonnée de la disponibilité dans les hôpitaux, maintenir aussi longtemps que possible les patients à domicile sous le suivi de Covidom. Tous ces moyens existent. Ils sont à notre portée et doivent être utilisés pour éviter un nouveau confinement.
Il le faut d’autant plus que, contrairement aux déclarations de beaucoup de responsables de l’exécutif ou des ayatollahs du confinement, rien ne dit qu’un nouveau reconfinement en Île-de-France serait le dernier. Depuis le début de la crise, les promesses d’Emmanuel Macron et de son gouvernement n’ont jamais été tenues. Les durées de confinements ont toujours été plus longues qu’annoncées. Le président de la République n’a pas tenu son engagement de ne pas reconfiner. Et la vaccination continue toujours à prendre du retard par rapport aux annonces de l’exécutif.
Avoir le courage de ne pas reconfiner, nous le devons à notre jeunesse. Pour cela, il faut arrêter de tergiverser et nous doter enfin des moyens de vivre avec le coronavirus sur le long terme. Nous en avons la capacité. C’est aussi le meilleur intérêt des Français. Ne manquent plus que la décision politique et la capacité à prendre les moyens de la mettre efficacement en œuvre.