Chers Amis,

La France commence ce soir un nouveau confinement. Après le premier de mars 2020, le second d’octobre, le troisième régionalisé du mars 2021, voici le quatrième, dont chacun espère qu’il ne durera, cette fois, pas plus qu’annoncé. Il représente une nouvelle épreuve pour les Français, à commencer par les plus jeunes, qui se trouvent encore privés d’école. C’est une raison supplémentaire de prendre les moyens d’une vraie sortie de crise afin de préparer la résurrection de la France.

La décision de recourir un nouveau confinement représente un échec. Après plus d’un an d’expérience, nous en connaissons l’ensemble des inconvénients. Les dernières études publiées cette semaine indiquent que les restrictions imposées ont fait reculer de 36 ans l’atteinte de l’égalité homme-femme, provoqué la hausse des violences familiales et fortement accru la pauvreté. Elles confirment aussi que l’enseignement en distanciel est une parodie éducative. Pour la deuxième année, les vacances d’été commencent en mars !  C’est profondément dommage pour la formation de nos enfants. Nous devons donc tout mettre en œuvre pour permettre la disparition rapide de cette situation.

Prendre les moyens de la sortie de crise, c’est d’abord accélérer la campagne de vaccination. La vraie question n’est pas de savoir qui, des médecins, infirmiers, pharmaciens, pompiers ou vétérinaires, doit vacciner, ni où cette vaccination, du cabinet au vaccinodrome, doit avoir lieu. La priorité de l’exécutif devrait être de procurer à la France les doses qui lui manquent pour être en mesure de vacciner rapidement toutes les Français et tous les Français qui le souhaitent. Il est indispensable qu’après douze mois de ratages et de retards, le pouvoir respecte, ou même devance, le calendrier annoncé.

Prendre les moyens de la sortie de crise, c’est aussi innover. La crise sanitaire a révélé la faillite du système hospitalier français. Il faut changer de logique pour le rendre efficace et assurer à nos concitoyens le système de santé qu’ils méritent. Il y a urgence. Car tout indique que la vaccination ne suffira pas, seule, à mettre la pandémie derrière nous. Au-delà de la mise en place de centres régionaux de commandement et de répartition à laquelle j’ai déjà appelé, et de la définition d’établissements Covid et O Covid respectivement permettant d’éviter les contaminations hospitalières, accompagnées d’une affectation pilotée des malades afin d’éviter les situations de saturation, nous devons développer l’hospitalisation à domicile.

Les nouveaux outils digitaux nous permettent d’assurer un suivi très efficace des patients. Le maintien à domicile offre aussi l’avantage d’éviter les contaminations hospitalières. Il est donc temps de tirer les bénéfices de l’innovation pour gérer au mieux les vagues à venir et assurer une meilleure efficacité de nos dépenses de santé. C’est maintenant, et pas demain, que les décisions doivent être prises et les développements engagés. Nous ne pouvons plus nous permettre de tergiverser.

Prendre les moyens de la sortie de crise, c’est également s’occuper de notre jeunesse. Elle est la principale victime des mesures annoncées mercredi soir par Emmanuel Macron. Plus même qu’une dette financière, c’est une immense dette éducative que notre nation est en train de contracter à l’égard des moins de 25 ans. Il est temps de penser à un mécanisme de solidarité intergénérationnelle au profit de nos jeunes. Prévoir un relèvement de l’âge de la retraite à 65 ans pour tous les Français âgés de 25 à 62 ans, qui ne s’appliquerait pas aux classes 1997 à 2018, constituerait une excellente solution pour compenser les sacrifices qui leur sont imposés et réduire le poids de la dette publique qui leur sera laissée.

Prendre les moyens de la sortie de crise toujours, c’est restaurer la crédibilité de l’Etat et notre vie démocratique. Une année de tâtonnements et d’échecs, succédant aux crises des Gilets jaunes et des retraites et à huit ans d’errements présidentiels, ont accéléré la perte de confiance des Français dans leurs institutions. Le fait que 46% de nos concitoyens reconnaissant déjà qu’ils ne respecteront pas les règles annoncées par le chef de l’Etat mercredi montre la profondeur de la crise.

C’est parce qu’il savait ne pas être en mesure de faire respecter une interdiction de déplacements interrégionaux pendant le week-end pascal qu’Emmanuel Macron les a autorisés. Puisque ces choses nous échappent, feignons d’en être l’organisateur, comme l’aurait écrit Cocteau. Dans l’intérêt de la France, il est crucial de rebâtir la crédibilité de l’Etat, ainsi que la vitalité de notre vie parlementaire. La démocratie française mérite mieux que les parodies de vote auxquelles nous avons assisté à l’Assemblée nationale et au Sénat après les déclarations du Premier ministre jeudi.

Prendre les moyens de la sortie de crise enfin, c’est passer du principe de précaution en vigueur à un double principe de prévention et de préparation. Le récent blocage du canal de Suez est, avec la pandémie, une nouvelle manifestation des risques auxquels notre société est exposée. Ces menaces sont identifiables. Les distinguer nous permettra de prévenir la plupart d’entre eux et de préparer les solutions nécessaires pour les autres. Agir ainsi aurait évité la catastrophe que nous subissons. À nous maintenant de prendre les dispositions pour en éviter de nouvelles !

Tout le démontre. Il faut sortir de la gestion à la petite semaine actuelle pour retrouver le sens du long terme et offrir à notre peuple un projet rassembleur. Comme l’écrivait Georges Pompidou en 1970 : « nous avons davantage besoin de foi que de raison, d’esprit communautaire que d’individualisme, d’espérance que de négation. » Animés d’un tel esprit, nous pourrons redresser la France, ainsi que l’Europe, et leur permettre de défier à nouveau l’horizon des siècles.

Je vous souhaite à toutes et à tous, ainsi qu’à vos familles, de belles fêtes pascales dans la joie et l’espérance. Puisse la lumière de Pâques éclairer la France et le monde.

Amicalement

François Vigne

Président de la France en marche

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