Depuis treize mois, la France et l’Union enchaînent les échecs dans la lutte contre le coronavirus. Retards, erreurs, elles apparaissent toujours en retard d’une guerre et incapables de définir les bonnes priorités au bon moment. Il n’y a pas de fatalité, mais la nécessité absolue de débureaucratiser pour prendre l’ascendant sur la pandémie et nous permettre de sortir grandis de la crise sanitaire.

L’exécutif français a raté toutes les étapes de la lutte contre le coronavirus. Focalisé d’abord sur la crise des retraites et les élections municipales, il n’a pas vu venir la crise sanitaire, puis n’a pas su gérer l’approvisionnement du pays en masques, blouses et autres éléments de protection, a imposé un premier confinement inutilement long et strict au pays, a échoué à le doter des capacités nécessaires en tests créant d’immenses files d’attente, n’a pas augmenté le nombre de lits de réanimation, s’est fait de nouveau déborder par le coronavirus et ses variants imposant aux Français un deuxième, troisième, puis quatrième confinements et a tardé dans la mise en œuvre de la vaccination, qu’il n’a pas su prévoir, ni organisé, se plaçant dans la dépendance du Royaume-Uni, des Etas-Unis et d’autres puissances.

L’Union européenne n’a pas été meilleure. Elle s’est également laissé surprendre, s’est révélée incapable de faire respecter les principes fondamentaux de l’Union, en matière notamment de libre  circulation, et d’éviter la règle du chacun pour soi entre ses membres, a raté la négociation et la gestion de l’approvisionnement en vaccin et n’a toujours pas été capable, après 13 mois, de mettre en œuvre le plan de relance tant de fois annoncé.

La France et l’Union ont souffert d’un même excès de bureaucratie et d’une incapacité à mettre leurs paroles en actes. Leurs lourdeurs administratives les ont rendues incapables de sortir de leurs vieux schémas éculés et d’innover. Elles ont aussi manqué de clairvoyance et n’ont pas été la hauteur des principes qu’elles proclament, sacrifiant les libertés de leurs ressortissants sur l’autel d’une fausse protection sanitaire.

Ce qui a le plus fait défaut à notre nation, comme à l’Union, c’est une vraie vision politique. L’exécutif français a préféré se défausser sur les responsables sanitaires pour protéger sa responsabilité. L’Europe a, une nouvelle fois, démontré qu’elle était un navire de petit temps, que les lourdeurs de processus de décision et le principe du plus petit dénominateur commun empêchent d’agir rapidement et efficacement face à une crise.

Nous devons tirer toutes les conséquences de ce double naufrage. Il est urgent de raccourcir les circuits de décision en France et de remettre à plat tout le système administratif pour le mettre en capacité de gérer efficacement les crises à venir. Il faut aussi repenser toute la structure européenne, réaffirmer solennellement les valeurs de liberté qui doivent fonder son action et la soumettre à un principe d’efficacité ou d’abstention.

C’est à ce prix que nous pourrons assurer le succès de la France, ainsi que l’avenir de sa démocratie et celui de l’Union. La crise sanitaire a servi de crash-test à l’Etat français, comme aux institutions européennes, dont aucun des deux ne sort grandi. C’est notre responsabilité d’en tirer toutes les conséquences et de les moderniser en profondeur dans l’intérêt de la France, ainsi que de nos enfants et petits-enfants.

 

lfm_2016