Le rapport de la Cour des comptes sur le budget de l’Etat en 2020, rendu public le 13 avril, le confirme. Le « quoi qu’il en coûte » décrété par le président de la République s’est transformé en « Il n’y a plus de limites » et s’est accompagné d’une dérive incontrôlée des dépenses publiques. 46% d’entre-elles ont été financées par endettement. Cette dette devra être remboursée, comme l’a rappelé le gouverneur de la Banque de France. Il y a urgence à reprendre le contrôle de la situation.
En 2020, le déficit de l’Etat a atteint 178 milliards d’euros, soit 85,3 milliards de plus qu’en 2019. 49,7 résultent des engagements supplémentaires du plan d’urgence face à la crise sanitaire. Les dépenses ordinaires, sans lien avec l’épidémie, ont également fortement crû. L’exécutif a procédé à la création de 2600 postes de plus que prévu, qui constituent autant de dépenses durables. À cause de cette hausse structurelle, le pouvoir a dépassé de 5,7% le plafonnement des dépenses pilotables qu’il avait lui-même défini dans la loi de programmation 2018-2022..
La dérive est d’autant plus redoutable qu’elle s’accompagne d’un effet de cliquet. La croissance des dépenses publiques n’aurait pas dû dépasser 1%. Elle a finalement atteint 11%. Comme le juge la Cour des comptes, le risque est fort que les dépenses se maintiennent à un niveau durablement plus élevé qu’avant-crise, alourdissant encore le déficit et la dette publics.
Le FMI a alerté cette semaine sur les risques de remontée des taux d’intérêt. Elle menace la situation des pays émergents. La France est aussi concernée compte tenu de l’explosion de son endettement depuis 2012 et de l’incapacité de François Hollande comme d’Emmanuel Macron à maîtriser l’évolution des dépenses publiques.
Il y a urgence à agir. Le Haut Conseil des Finances Publiques a dénoncé vendredi le caractère très optimiste des prévisions qui fondent la trajectoire 2022-2027 des finances publiques publiées par l’exécutif. Celui-ci sait qu’il a toute chance de ne plus se trouver aux commandes de l’action publique après mai 2022. Après moi, le déluge… Il n’en sera pas de même pour la France et pour les Français.
Nous devons reprendre la maîtrise des comptes publics, en concentrant nos efforts sur les dépenses régaliennes, sur l’éducation, sur l’innovation et sur la reconquête de notre souveraineté sanitaire, énergétique et technologique. Comme l’a montré la résurrection de la France à partir de 1958, aucun redressement de la France ne sera possible sans reprise du contrôle de ses finances publiques.
Ce rétablissement est entre nos mains. Encore faut-il en avoir la volonté, ce qui n’est pas le cas de nos gouvernants actuels. Il en va du futur de la France, de celui de nos enfants et de nos petits-enfants. Ensemble, reconquérons la maîtrise de notre avenir !