L’assassinat barbare de Stéphanie M., policière à Rambouillet, vendredi dernier le rappelle cruellement. Avec 264 morts depuis 2015, la France est le pays occidental le plus endeuillé par le terrorisme islamiste. La police lui paie un lourd tribut avec onze attaques terroristes perpétrées contre elle depuis le 20 décembre 2014.  L’engagement militaire de la France contre l’islamisme et l’importance de sa communauté d’importance maghrébine ne suffisent pas à l’expliquer. L’action des pouvoirs publics est également en cause. Face à l’ampleur de la menace, il est urgent de passer du discours actes.

Une nouvelle fois, le terrorisme islamique a frappé la France. Une nouvelle fois, la police a été visée. L’assaillant, Jamel Gorchene, était entré illégalement en France en 2009. Il avait régularisé fin 2019 et bénéficiait d’une carte de séjour de salarié depuis décembre 2020. Il était pourtant radicalisé depuis au moins novembre 2020, comme l’a indiqué le procureur national antiterroriste ce matin. Il avait séjourné en Tunisie début mars, avant de revenir en France, violant ainsi les règles du confinement, sans être intercepté. Dépressif, le meurtrier s’était rendu à l’hôpital de Rambouillet en février pour solliciter une consultation. Après l’assassinat de Samuel Paty, il avait posté sur sa page Facebook « Respectez Mohamed, prophète de Dieu. Sa carte de séjour avait pourtant été renouvelée un mois après. Jamel Gorchel n’était ni suivi pour radicalisation, ni inscrit au fichier des hospitalisations d’office. Il était inconnu des services de police.

Emmanuel peut bien déclarer, comme avant-hier. « Nous ne lâcherons rien. » Il n’en est rien. Les pouvoirs publics actuels se contentent de discourir au lieu d’agir. Pendant que Marlène Schiappa perdait son temps et celui de son ministère dans d’inutiles États généraux de la laïcité, Jamel Gorchel préparait son crime atroce. Nous ne devons pas nous habituer à ce que les attentats islamistes rythment notre vie citoyenne. Pour engager et gagner le combat décisif, il est urgent de changer de braquet.

La lutte contre le terrorisme islamiste doit être plurielle. Elle suppose d’abord de poursuivre et d’intensifier le combat militaire contre les forces islamistes au Sahel et au Moyen-Orient. Elle implique aussi de couper leurs sources de financement en traquant les circuits qui les alimentent et en sanctionnant effectivement tous leurs soutiens, quelles que soient leur nationalité, leur rang et leurs responsabilités. Nous devons en particulier assurer la saisie de l’ensemble des biens de toutes les personnes qui soutiennent le terrorisme islamiste ou lui apportent leur collaboration.

Il faut par ailleurs renforcer les moyens de la police et de nos services de renseignement. Leur échec dans la détection de la radicalisation de Jamel Gorchel confirme l’urgence de la situation. Il est indispensable de renforcer les effectifs et les équipements technologiques de nos services de renseignement. Nous devons également libérer la police des tâches imbéciles qui lui sont confiées, comme celle du contrôle du port inutile du masque en extérieur, pour la concentrer sur ses missions essentielles de lutte contre le terrorisme, contre la criminalité, contre le trafic de drogue et la répression de tous ceux qui y contribuent.

Le fait que  Jamel Gorchel ait été régularisé fin 2019 et ait bénéficié d’une carte de séjour de salarié depuis décembre 2020 démontre la nécessité d’une action au plus près du terrain impliquant les maires, les services sociaux et hospitaliers, la justice de proximité, les entreprises, l’école et l’ensemble des services de police. Les terroristes islamistes sont en guerre contre notre pays. C’est la nation tout entière, ainsi que ses alliés qu’il faut mobiliser.

Après 6 ans d’échec contre le terrorisme, l’heure est ´ venue d’agir. Il n’y a aucun doute que nous gagnerons la bataille si nous le voulons réellement. Cela ne tient qu’à nous et à l’action de nos dirigeants. L’immobilisme ne peut plus servir de politique. Sur ce champ comme sur bien d’autres, il est temps de passer du discours aux actes.

lfm_2016