Chers Amis,

Comme l’a rappelé le Pape François hier, dans son message au sommet virtuel sur le climat, nous n’avons plus le temps d’attendre. Il faut, dans cette perspective, se réjouir des nouveaux engagements pris par les États de l’Union européenne, les Etats-Unis, la Chine et beaucoup d’autres nations, même si nous connaissons l’écart qui peut séparer les déclarations des actes. Ce qui vaut pour le climat vaut aussi pour la lutte contre la pandémie. Nous n’avons plus le droit de perdre du temps et devons même prendre de l’avance.

Je veux d’abord rendre hommage à la fonctionnaire de police, sauvagement tuée hier après-midi par un terroriste islamiste, dans une attaque au couteau à Rambouillet. Elle est morte en servant notre pays et notre peuple. Pour honorer sa mémoire et celle de toutes les autres victimes assassinées depuis 2014, nous devons continuer à mener sans relâche le combat contre le terrorisme islamiste jusqu’à la victoire complète. Je m’associe profondément à la douleur de la famille de la policière et de ses proches.

La France continue à avancer trop lentement dans la lutte contre l’épidémie. Nous restons à la traîne des grands pays développés en matière de vaccination. Le premier enjeu est de gagner l’été, comme l’a enfin rappelé le Premier ministre hier soir. Le second est de préparer l’automne et l’hiver, qui ne s’annoncent pas encore de tout repos. Le variant britannique est l’arbre qui cache la forêt. Il empêche pour l’instant la prolifération du variant brésilien, ainsi que du variant indien. Mais le variant brésilien va se développer, d’autant plus que la vaccination continue à tarder. Avec un peu de chance, ce ne sera pas avant l’automne. Les mesures de quarantaine annoncées suffiront d’autant moins qu’elles ne s’appliquent pas à beaucoup d’autres pays par lesquels les voyageurs peuvent transiter.

Il est donc urgent de préparer l’automne et l’hiver en prenant toutes les mesures nécessaires pour assurer à tous la vie la plus normale possible, même si les variants continuent à circuler. Tout miser sur la vaccination serait une erreur, comme le montre l’exemple de la maison de retraite du Kentucky dans laquelle les cas de Covid viennent de se multiplier malgré la vaccination à plus de 90% de ses résidents. Il faut, sans plus attendre, renforcer nos capacités de réanimation, mettre en place, au sein de chaque région, des centres efficaces de répartition des patients pour éviter toute saturation et développer le dispositif Covidom de suivi des patients à domicile partout en France. C’est à ces conditions que nous pourrons retrouver une vie collective harmonieuse, éviter de nouvelles restrictions et assurer enfin la reprise.

Réussir à surmonter rapidement la pandémie et à régler le défi climatique suppose de se concentrer sur les bonnes priorités. Les Etats généraux de la laïcité, organisés par le gouvernement cette semaine, sont l’exemple de ce qu’il ne faut pas faire. Pendant que les gouvernants français débattent, les autres pays vaccinent ! La multiplication des conventions, états généraux et autres Grenelle tue au surplus la réflexion. Qui ne sût se concentrer, ne sut jamais agir. De la sécurité intérieure au climat, en passant par la laïcité, l’exécutif a surfé sur les sujets depuis lundi, sans que l’opinion n’ait le temps de se saisir d’aucun, créant une immense impression de tournis chez les citoyens et le sentiment que le pouvoir ne maîtrise rien.

La semaine passée fut une accumulation de mauvaises nouvelles. Qu’il s’agisse de la confirmation du décrochage économique français après une année de crise sanitaire, du constat de la Cour des comptes sur l’impasse financière de nos gares, du recul de la liberté religieuse mis en évidence par l’AED, de la dérive de l’application TousAntiCovid vers un pass sanitaire, comme l’avaient justement redouté ses détracteurs il y a douze mois déjà, ou du projet gouvernemental censé prévoir la sortie de l’état d’urgence sanitaire, mais prolongeant encore ses principales dispositions jusqu’au 31 octobre prochain, sous le nom trompeur de phase de transition, l’actualité a rappelé l’ampleur des problèmes qu’il va falloir traiter. Cela ne nous décourage pas, bien au contraire. C’est une raison supplémentaire de nous mobiliser.

L’interview d’Emmanuel Macron lundi dernier au Figaro sur la sécurité, quatre jours avant le crime de Rambouillet, démontre l’impasse de l’approche gouvernementale actuelle. Exercer le pouvoir depuis quatre ans pour arriver à la conclusion qu’il faut renforcer les effectifs policiers dans les banlieues, lutter contre le trafic de drogue et construire de nouvelles places de prison constitue un immense tête-à-queue. Tout ceci aurait pu et dû être décidé depuis 2017. L’exécutif nous a fait perdre quatre années !

Le pire est qu’il persiste dans ses erreurs. La fonctionnalisation annoncée de l’administration préfectorale ou des corps d’inspection constitue une profonde menace. C’est en se fondant sur des siècles d’expérience que les générations précédentes avaient fixé ces règles permettant d’assurer la neutralité et l’indépendance politique de l’administration. L’inculture historique des équipes gouvernementales actuelles ne doit pas aboutir à nous soumettre tous à l’arbitraire, ni à de nouvelles restrictions de nos libertés. En procédant ainsi, Emmanuel Macron et son équipe réalisent l’objectif qu’il a énoncé dimanche dernier, sur la chaîne américaine CBS, de « déconstruire notre propre histoire », au risque de nous soumettre à une nouvelle barbarie.

Il est urgent d’inverser la vapeur. L’heure est venue, non pas de détruire l’héritage reçu des Françaises et des Français qui nous ont précédés, mais de reconstruire notre pays et l’Europe, sur des fondations plus solides encore, et de relever les défis du temps en nous focalisant sur les vraies priorités au lieu de surfer sur l’actualité modeuse. C’est ainsi que nous serons dignes de la France et offrirons à notre jeunesse l’avenir qu’elle mérite. Notre ambition est là !

Bon week-end à tous

Amicalement

François

François Vigne

Président de la France en marche

lfm_2016