Chers Amis,

Nous ne devons pas l’ignorer. L’heure est grave. Le fait que 58% des Français soutiennent la tribune des généraux publiée dans Valeurs Actuelles et désapprouvent les sanctions annoncées par le gouvernement illustre le gouffre qui sépare l’exécutif de notre peuple. Cela confirme également que la victoire de Marine Le Pen est probable, si elle se trouve en duel présidentiel face à Emmanuel Macron. C’est notre responsabilité commune de construire la solution alternative permettant d’assurer le redressement de la France et de la remettre sur le chemin du progrès.

L’exécutif a commis une grave erreur en donnant à la tribune des généraux publiée dans Valeurs Actuelles la notoriété qu’elle n’appelait pas. Il a récidivé en appelant à des sanctions que ces auteurs ne méritent pas. Mais cette affaire projette en pleine lumière les préoccupations des Français en matière de sécurité, de délitement de la nation et de risque de guerre civile. Ses enseignements sont cohérents avec ceux des sondages pour les prochaines élections régionales. Ils placent les enjeux de sécurité au cœur des priorités de nos concitoyens. Il est dans ces conditions logique que les dernières enquêtes d’opinion révèlent une progression de 8 points de Marine Le Pen, au sein de l’ensemble des catégories de Français. Ce n’est pas en continuant à tenter de la diaboliser ou en niant les problèmes qui nourrissent sa progression que nous combattrons son élection.

La polémique sur les liens unissant immigration et terrorisme est un autre exemple de ce qu’il ne faut pas faire. Les cris d’orfraies gouvernementaux sont contre-productifs. Il est certain que l’immigration mal maîtrisée et l’absence de réelle politique d’intégration servent de terreau au terrorisme islamiste. Le combattre suppose de remettre totalement à plat l’action publique en la matière. Il est urgent de mettre en œuvre une politique d’intégration véritable fondée sur un réinvestissement massif dans notre système éducatif, une éradication les zones de non-droit et la conduite d’une vraie politique de la ville, ainsi que des banlieues.

Il est tout aussi fondamental d’abandonner la duplicité actuelle sur le sujet de la dette publique. Les Français le savent bien. Il n’est pas raisonnable de compter sur la seule croissance, que nous ne maîtrisons pas, pour absorber son augmentation colossale de 2020-2021. Parmi les deux autres leviers disponibles, celui de l’augmentation des impôts n’est pas réellement actionnable, puisqu’ils sont déjà supérieurs en France à ceux de tous les autres pays. Il n’y aura donc pas d’autre choix que de réduire les dépenses publiques de l’Etat en le focalisant sur les priorités essentielles et en améliorant son efficace.

Les ratées de la campagne de vaccination nationale constituent une nouvelle démonstration de ce qu’il faut changer. La politique centralisatrice et verticale ne fonctionne pas. Plutôt que de les critiquer, le pouvoir devrait saluer l’action des maires qui, comme ceux de Neuilly ou de Cannes, se montrent agiles en accélérant la vaccination et en l’étendant aux plus jeunes. La Corse, qui vaccine déjà les trentenaires, montre la voie à suivre. Il est d’autant plus nécessaire de le faire que le retard français de vaccination nous coûte très cher.

Pendant que la croissance a atteint 6,4% aux Etats-Unis au premier trimestre, elle n’a pas dépassé 0,4% chez nous, freinée par les erreurs gouvernementales. Au regard des sommes dépensées par les pouvoirs publics et des efforts consentis par les Français, il est hallucinant que la France ne dépasse pas la 43ème place des 53 pays étudiés par le baromètre mensuel Covid-Resilience de Bloomberg, qui tire le bilan de la situation sanitaire au regard des contraintes et des restrictions de liberté imposées. Nous figurons juste après le Bangladesh et un peu avant l’Irak et le Brésil. Cela montre le chemin à faire !

Redresser la France suppose de renouer avec les valeurs fondamentales de liberté et de respect des droits essentiels qui fondent sa grandeur. Le projet de loi dit de sortie progressive de l’état d’urgence, présenté cette semaine par le gouvernement, va dans le sens contraire. Loin de nous permettre de renouer avec une vie citoyenne digne de ce nom, il prolonge une nouvelle fois l’essentiel du régime d’exception auquel nous sommes soumis depuis trop longtemps, sans respect des principes de proportionnalité, ni d’efficacité.

Le projet auquel nous travaillons est donc très différent de ceux de Marine Le Pen ou d’Emmanuel Macron. Son objectif est de nous permettre d’assurer ensemble le redressement de la France et celui de l’Union, en sortant des fausses polémiques et des déclarations clivantes, comme celle de Julien Bayou sur les boomers. Elles fracturent inutilement notre nation et abîment son unité. Nous voulons au contraire la restaurer et rassembler notre peuple autour d’une ambition commune assurant le meilleur avenir à notre jeunesse et ne laissant aucun de nos compatriotes sur le bord du chemin.

Après neuf ans d’épreuves, nous avons à réaliser une rénovation profonde assurant plus de prospérité, de sécurité, de joie et d’espérance à chacun. Nous avons à rétablir la liberté et l’Etat de droit. Nous avons à construire l’avenir de la France et de l’Europe dans un monde complexe, aux risques multiples et sans tendresse pour les faibles. Nous avons à assurer l’accélération de la transition énergétique et la diffusion de nos valeurs démocratiques partout dans le monde, au bénéfice de l’humanité tout entière. La route est claire. C’est maintenant le dispositif humain et les moyens qu’il faut réunir et lancer dans cette nouvelle bataille de France.

Bon 1er mai à tous !

Amicalement

François

François Vigne

Président de la France en marche

 

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