L’état d’urgence sanitaire ne pouvant être prolongé au-delà du 1er juin, l’exécutif a présenté mercredi 28 avril, en conseil des ministres, un nouveau texte, dit de sortie de l’état d’urgence. Si la dénomination insiste sur la promesse d’une nouvelle phase, le projet de loi maintient en fait l’essentiel de mesures d’exception actuelles. Il prévoit même que l’état d’urgence sanitaire pourra être rétabli à tout moment, dans certaines zones, l’intervention du Parlement n’étant requise qu’au bout de deux mois si au moins 10% de la population française est concernée.

Loin d’être un progrès, les mesures dites de freinage que mettent en œuvre Emmanuel Macron et ses ministres constituent au contraire une menace additionnelle. Elles le sont d’autant plus que le projet de loi gouvernemental permettra au gouvernement de garder la possibilité de limiter les déplacements et l’utilisation des moyens de transport, de restreindre les conditions d’ouverture des établissements recevant du public et de limiter la réunion ou rassemblements sur la voie publique et dans les lieux ouverts au public…

Cet état d’exception ne doit plus durer. Il est d’autant plus essentiel de rétablir l’Etat de droit que le pouvoir a souvent présenté aux Français des informations inquiétantes sous une forme inexacte et spectaculaire. C’est le cas de l’impact de l’épidémie sur l’espérance de vie. Il a été affirmé aux Français qu’elle avait subi un recul de près d’une demi-année en 2020, soit le recul le plus important depuis 1949. Il n’en serait ainsi que si la crise sanitaire se reproduit chaque année avec la même intensité qu’en 2020, ce qui hautement improbable. Dans l’hypothèse où l’épidémie serait maîtrisée en 2021., nous n’aurions collectivement perdu que trois semaines…

L’exécutif a pratiqué la même désinformation pour la mortalité des personnes âgées. Jean Castex a déclaré que les plus de 80%% des décès de la Covid-19, alors qu’ils ne constituent que 6% de la population. Il a omis de préciser qu’ils représentaient déjà le même pourcentage des décès dans les années précédant la pandémie

La fin des mesures d’exception est d’autant plus nécessaire que les mesures prises par le pouvoir au nom de la lutte contre la pandémie n’ont pas eu l’efficacité annoncée, ni protégé les Français de quoi que ce soit. Si la France est le 21ème pays du monde par sa population, elle pointe malheureusement  au 8ème rang mondial de la mortalité Covid… Et notre pays occupe tristement la 43ème place des 53 pays étudiés par le baromètre mensuel Covid-Resilience de Bloomberg, qui tire le bilan de la situation sanitaire au regard des contraintes et des restrictions de liberté imposées. Nous figurons juste après le Bangladesh et un peu avant l’Irak et le Brésil.

Cette situation doit cesser. Notre nation doit retrouver sa place de terre des libertés. Il est urgent qu’elle retrouve sa vocation démocratique et les valeurs qui font sa grandeur. Ce qui n’aurait même pas dû être justifié par l’impréparation du gouvernement il y a 14 mois, ne peut absolument plus l’être aujourd’hui. Prolonger une nouvelle fois l’état d’urgence, même sans le dire, c’est saper encore les fondations de notre République et en menacer l’avenir.

Nous devons à nos enfants et à nos petits-enfants de préserver le trésor des libertés que nous ont transmis les générations qui nous ont précédés. Notre responsabilité est engagée. C’est notre devoir d’agir pour obtenir enfin le rétablissement de l’Etat de droit !

lfm_2016