Comme le rappelle la Cour des Comptes dans son rapport publié mercredi, la France n’a toujours pas repris le contrôle de ses comptes publics ! Le constat est sans appel. Pour la première fois depuis 2014, le déficit budgétaire s’est accru en 2018 passant de 67,7 milliards à 76 milliards. Selon les calculs de la Cour, il représente 23,4 % des dépenses nettes, soit plus de 10% qu’en 2017, et un montant supérieur à celui des recettes de l’impôt sur le revenu.

La cause est claire. Elle a pour seule cause l’incapacité française à s’attaquer à la dépense publique et en particulier la masse salariale de l’Etat. Malgré les déclarations du gouvernement, elle a continué à augmenter pour représenter désormais 39 % des dépenses…

Après deux ans d’immobilisme, c’est la responsabilité de l’exécutif d’engager sans plus tarder la baisse des dépenses publiques de l’Etat ! Voilà sept ans qu’Emmanuel Macron reçoit, en tant que conseiller, puis ministre de François Hollande, enfin président de la République, des rapports clairs. L’heure n’est plus à différer, ni à  tergiverser, mais à passer à l’action de façon décisive.

Faute d’avoir eu le courage de mener les réformes publiques nécessaires, le gouvernement s’est appuyé sur la seule béquille de la dette publique pour régler la facture. L’endettement national s’est accru d’un montant record de 191,9 milliards d’euros pour la seule année 2018. Si les taux bas actuels ont permis de limiter l’effet immédiat de la charge de la dette, la dette publique a continué de croître pour atteindre le record historique de 98,4 % de la richesse nationale produite par le pays !

Il y a urgence à agir. Le ralentissement de la croissance mondiale, dont nous percevons déjà les signes clairs, rendra plus difficile l’exécution budgétaire dans les mois et années à venir. La remontée inévitable des taux d’intérêt alourdira la charge de notre dette au risque de la rendre insupportable. Plus fondamentalement encore, c’est cet excès de dépenses publiques qui fait de notre pays la championne mondiale des prélèvements obligatoires et empêche de baisser les impôts.

Comme la crise des Gilets jaunes l’exprime avec fracas depuis plus de six mois, la faiblesse de la France est là. L’investissement, la consommation, la croissance et le pouvoir d’achat ne pourront durablement repartir que si le gouvernement réalise enfin l’effort de redressement des comptes et de baisse de la dépense publique nécessaires.

Cette réduction devra bien entendu être sélective, en concentrant les moyens de l’Etat sur la défense, la sécurité, la justice, l’éducation, la santé, l’aménagement du territoire et la recherche. Elle suppose aussi que le pouvoir renonce aux dispositifs qui contreviennent, selon les termes mêmes de la Cour des comptes, aux bons principes de gestion budgétaire et ne peuvent être évalués de façon transparente par le Parlement. L’insincérité budgétaire, justement dénoncée sous Hollande, doit cesser !

C’est la responsabilité première du président de la République de décider et de mener la transformation nécessaire de l’Etat, cette réforme dont tout procède, celle qui décidera de l’avenir de la France et de sa place dans le monde.

Après une nouvelle année de perdue, l’heure est venue de redresser la barre. La baisse de la dépense publique ne doit plus attendre pour permettre à la France de repartir enfin de l’avant !

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