Après l’assassinat de Stéphanie Monfermé par un terroriste islamiste à Rambouillet, après le meurtre d’Eric Masson par un trafiquant de drogue à Avignon, la nouvelle attaque d’un policier de police secours par des jeunes fêtant la fin du Ramadan à Rive-de-Gier confirme l’urgence d’agir.
Cet homme marié, père de deux enfants, intervenait vers minuit, avec deux autres policiers, après l’appel d’habitants pour tapage nocturne. Un groupe d’une quinzaine de jeunes rassemblés pour fêter l’Aid se trouvait dans la rue. Après que les fonctionnaires de police leur aient demandé de regagner leur domicile pour suivre les règles du couvre-feu, ces jeunes leur ont lancé des parpaings et des bouteilles dont l’une a frappé le visage de l’officier et l’a gravement blessé.
Ces violences devenues ordinaires ne sont pas acceptables. Elles confirment que les policiers sont désormais, pour beaucoup de jeunes des quartiers sur l’ensemble du territoire, des adversaires comme d’autres, qui ne méritent aucun respect particulier malgré leurs fonctions. Il y a urgence à agir dans toutes ces zones de non-droit pour que la loi et l’ordre public puissent de nouveau régner au bénéfice de tous leurs habitants, des fonctionnaires de police, pompiers, militaires et autres agents publics, qui les servent, et de la France tout entière.
Depuis 2018, ce sont plus de 20 policiers, soit près de 8 000 par an, qui sont blessés chaque jour. Leur nombre atteint même 26 depuis 2019 et les attaques réalisées depuis le début de l’année indiquent que ce nombre pourrait encore augmenter. Depuis 2017, les policiers ont dû à la fois faire face aux agressions des terroristes islamistes, à celles des trafiquants de drogue et de leurs complices dans les banlieues et à celles consécutives aux mesures présidentielles qui ont jeté les Gilets jaunes et beaucoup d’autres Français dans la rue.
L’exécutif ne doit pas continuer à laisser ses fonctionnaires devenir le gibier des terroristes islamistes, trafiquants, casseurs et autres malfrats. Après la grogne des militaires, exprimée par leurs deux récentes lettres ouvertes, c’est la responsabilité du chef de l’Etat et de son gouvernement d’apporter une réponse claire et des mesures efficaces pour répondre au malaise des policiers et assurer leur sécurité.
Là est l’attente des Français, qui sont 86% à approuver la marche citoyenne organisée à Paris 19 mai par l’ensemble des organisations syndicales policières. Ce soutien est général et transcende les clivages politiques, puisqu’il rassemble plus de 8 Français sur 10 quel que soit l’électorat. Les Français n’escomptent pas en revanche du ministre de l’Intérieur qu’il participe à cette marche, mais qu’il agisse.
Agir pour la police et pour la France, cela suppose d’assurer le principe de tolérance zéro à l’égard des violences contre les policiers. L’Etat doit assurer le respect des forces de police et de maintien de l’ordre par tous, en renforçant les sanctions et en assurant la pleine application des peines. Cela suppose de mettre en œuvre une vraie politique d’augmentation du nombre de places dans les prisons en ne se contentant plus de l’annoncer. Serviteurs de l’Etat, au service de la protection de la sécurité et de la liberté de tous les citoyens, les policiers doivent être respectés. Ceux qui portent atteinte à leur dignité et ceux qui s’attaquent à eux doivent être justement poursuivis et punis.
Il faut simultanément s’attaquer réellement à toutes les zones de non-droit, où les policiers n’ont plus droit de cité, ainsi qu’aux casseurs. Plutôt que discourir, Emmanuel Macron, son Premier ministre et son gouvernement doivent se décider enfin à appliquer une politique d’éradication. Il est plus que temps de rétablir la République partout sur le territoire et lors des manifestations. Il en va de notre liberté commune et de notre démocratie.
Les émeutes du 1er décembre 2018 et du 16 mars 2019 à Paris avaient montré la fragilité du pouvoir actuel face au mécontentent populaire. Sans la police, il n’aurait pas tenu . Instrument essentiel de notre vie démocratique, la police mérite notre soutien à tous. Le retour des policiers à la confiance témoignera du renouveau de notre République et d’une vitalité retrouvée de notre démocratie