Chers Amis,
L’afflux des consommateurs sur les terrasses et la vigueur de la reprise confirment l’immense appétit de vie des Français, en particulier celui des plus jeunes, cette jeunesse qui est l’avenir de la France, un atout pour notre nation, la force de notre pays. C’est pour elle que nous devons nous mobiliser et apporter une réponse forte à la crise politique actuelle, permettant à la France de répartir de l’avant.
La gifle infligée mardi au président a dominé l’actualité politique. Si elle est en tout point condamnable, elle est aussi doublement emblématique. Elle témoigne d’abord de la violence quotidienne subie par nos élus, municipaux en particulier, les forces de l’ordre ou de sécurité et plus généralement tous les représentants de l’autorité. Elle illustre ensuite l’effondrement de l’Etat. Damien Tarel n’a pas voulu attenter à la vie du président de la République, mais il a exprimé son mépris et son rejet d’un Etat de moins en moins respecté. Cette gifle démontre enfin que la volonté d’Emmanuel Macron de copiner avec ses concitoyens, de se livrer à des concours d’anecdotes avec des youtubeurs, désacralise et affaiblit la fonction présidentielle. Comme l’avait rappelé le général de Gaulle, la grandeur a besoin de mystère. On admire mal ce qu’on connaît bien.
Il est urgent de remédier à la crise de l’Etat. Voir un quart de nos policiers développer des pensées suicidaires ou en être témoins de la part de leurs collègues n’est pas acceptable. Le problème ne vient pas des policiers. Il provient de leurs chefs qui se montrent incapables de les manager et de les conduire. L’annulation avant-hier par le Conseil d’Etat du schéma national de maintien de l’ordre publié en 2020 par le ministère de l’Intérieur, en particulier de la technique d’encerclement et de l’obligation pour les journalistes de quitter la manifestation lors d’une dispersion, ne sanctionne pas la police, ni ses pratiques. Elle condamne la décision du ministre de l’Intérieur d’imposer à ses agents de recourir à des méthodes illégales. C’est pour cela qu’il est urgent de replacer à la tête de l’Etat des hommes et des femmes soucieux de faire grandir les fonctionnaires qui leur sont confiés, de servir les intérêts supérieurs du pays et d’œuvrer au bien commun.
Faute de boussole, notre démocratie n’est pas en meilleure situation que l’Etat. Le fait que 46% des Français seulement prévoient de voter aux prochaines élections régionales est un nouveau signal d’alarme. Il est urgent de déconfiner notre démocratie. L’élection ne doit pas devenir le privilège d’une minorité de spécialistes et laisser sur le bord du chemin la majorité des citoyens. Cela impose de clarifier les enjeux, de rendre compréhensible le rôle de chaque responsable ou collectivité qu’il nous est demandé d’élire et de refuser tous les jeux qui pervertissent la vie démocratique.
Dans cette perspective, Emmanuel Macron a commis une erreur, une faute même, en tentant de confier des responsabilités représentatives à des comités consultatifs désignés ou tirés au sort. Il serait tout aussi erroné, pour un parti comme les Républicains, de s’en remettre aux sondages pour choisir son candidat à l’élection présidentielle. Cela serait acter son inutilité. La vie démocratique a pourtant plus que jamais besoin de partis, de partis responsables, modernes et rajeunis.
Ces crises de l’Etat, de notre démocratie et de sa gouvernance ont un coût : celui de la perte d’influence de la France. Nous avons reculé de 10 points en un an, à 7% seulement, dans le sondage Kantar Public pour le compte de GMF. Nous sommes loin derrière les Etats-Unis, la Chine, la Russie, mais aussi le Royaume-Uni et l’Allemagne. Pour 60% des Européens, cette dernière est l’Etat le plus influent du continent et le partenaire le plus fiable, suivie de la Grande-Bretagne pour 19% d’entre eux, notre pays venant derrière. Nous payons un lourd tribut à la mauvaise gestion de la crise sanitaire par l’exécutif, qui nous a décrédibilisé aux yeux des autres peuples de l’Union.
Ce déclassement, nous le voyons également dans celui des entreprises européennes. Il y a 20 ans, 41 des 100 entreprises les mieux valorisées au monde étaient basées en Europe. Elles ne sont plus que 15 aujourd’hui. Notre échec commun dans le vaccin en constitue une autre illustration. Rien ne sert de s’agiter et de surfer sur tous les sujets. Il est urgent d’agir avec méthode pour permettre à notre pays et à l’Union de reprendre leur course en avant.
Loin de marquer le début d’une nouvelle ère, le quinquennat Macron aura poursuivi et accéléré un cycle de déclin et de destruction commencé par l’élection de François Mitterrand en 1981. Il nous revient de le refermer et de stopper la dérive en évitant le double piège d’une élection de Marine Le Pen ou d’Emmanuel Macron. Nous y travaillons. Le temps est venu de reconstruire, en nous focalisant sur les vraies priorités, pour offrir à la France, à nos enfants et nos petits-enfants, l’avenir qu’ils méritent. Le chemin est là. Prenons-le ensemble.
Je forme un vœu tout spécifique pour le succès de l’équipe de France à l’Euro 2020 de football qui vient de débuter.
Bon week-end à tous
Amicalement
François
François Vigne
Président de la France en marche