Chers Amis,
Nous le savons depuis Hegel. Rien de grand dans ce monde ne s’est accompli sans passion. La France mérite mieux qu’un vote par défaut. Les défis, auxquels la France et l’Europe sont confrontés, sont majeurs. Nous ne devons pas perdre cinq années de plus. Notre pays a besoin d’un président porteur d’un projet à la hauteur de la grandeur de la France.
La grandeur de la France n’est pas un vain mot. Nous ne devons ni en avoir honte, ni peur. Seuls les ennemis de notre pays ont intérêt à la méconnaître. Cette grandeur se fonde sur notre histoire, sur les liens qu’elle nous a permis de bâtir avec toutes les autres nations, sur les atouts, dont notre siège à l’ONU, qu’elle a nous permis de conquérir, sur les valeurs de liberté et de respect des droits fondamentaux de chacun qui ont, jusqu’à présent, assuré notre rayonnement, sur la vivacité et la culture de notre peuple, sur la beauté de notre langue et de la littérature qu’elle inspire, sur la qualité de notre art de vivre et sur le talent de notre armée. Cette grandeur est réelle. Elle fait notre fierté à tous et sert notre quotidien. Mais elle ne perdurera que si nous en prenons les moyens. C’est notre responsabilité de la faire vivre.
Malgré le satisfecit qu’Emmanuel Macron s’est accordé lors de son intervention très partisane de mardi, l’actualité confirme qu’il n’est pas le bon candidat pour y parvenir. Le fait qu’il ait été moins mauvais que son prédécesseur ne justifie rien. N’importe qui aurait été meilleur président que François Hollande ! Le bilan du chef de l’Etat est malheureusement négatif. Qu’il s’agisse de la sécurité intérieure, de notre performance économique, de la situation de nos finances publiques, de notre influence européenne et internationale ou de l’état de nos libertés publiques, le compte n’y est pas. Et la fin du mandat en cours n’est pas meilleure que son démarrage. Il n’y a donc aucune raison pour qu’un nouveau quinquennat macronien soit utile à la France.
L’agression la semaine dernière d’un policier, en dehors du service et en civil, qui regagnait son domicile en train dans le Val-d’Oise, près de Saint-Leu-la-Forêt, par quatre délinquants qui l’avaient reconnu, est la nième illustration de la dégradation de la situation intérieure de notre pays. L’homme a été roué de coups parce qu’il était policier. Dans de très nombreuses zones du territoire, la loi n’est plus celle de la République, mais celle des trafiquants. Emmanuel Macron n’est pas seul responsable de cet état de fait, mais son absence d’attention aux questions régaliennes et le mauvais choix de ses ministres de l’Intérieur ont contribué à l’aggraver. En matière de sécurité intérieure, comme dans les autres domaines, le en même temps mène dans l’impasse.
Les résultats ne sont pas meilleurs sur le plan économique. S’il faut se réjouir de la nouvelle baisse du chômage, nous devons tous regretter que la France reste dans la dernière moitié de la classe européenne. A 7,8% de taux de chômage, nous demeurons loin derrière l’Allemagne, les Pays-Bas, le Danemark, à 3 à 4%, et plus de la moitié des pays européens. Il est aussi clair que cette légère amélioration a été obtenue au prix d’un endettement public massif, qui n’est pas soutenable. La bonne nouvelle est que la baisse du chômage vient clore un vieux débat français. C’est par la croissance, et non par la réduction du temps de travail, que nous combattrons effacement le chômage et permettrons le retour à l’emploi de tous. En la matière, l’essentiel reste à faire.
La situation des finances publiques est un autre échec d’Emmanuel Macron. Il affirmait, en dernière page de son programme de 2017, « qu’il n’y a de pas de politique qui vaille sans responsabilité budgétaire ». Il continue pourtant, avec son gouvernement, à pratiquer l’exact contraire. Il faut que la situation soit grave pour que le Haut Conseil des finances publiques, rattaché à la Cour des comptes, dénonce, une troisième fois en un mois, l’absence d’efforts réels de l’exécutif pour maîtriser les comptes publics et les menaces qui en découlent pour la soutenabilité de la dette publique et la souveraineté financière de la France.
Un changement de gouvernance est nécessaire pour assurer le redressement de nos finances et notre indépendance. Il en va de même pour nos libertés publiques. La dégringolade de la France dans le classement mondial des démocraties et son passage de démocratie à part entière à démocratie défaillante sous le quinquennat d’Emmanuel Macron a fait mal à tous ceux qui, comme nous, aiment profondément notre pays. Il mérite mieux qu’un président caporalisateur, jouant à Jacques a dit avec les Français.
La bonne nouvelle est que tout ceci est à notre portée. De même que les chiffres viennent de démontrer que l’Europe et les Etats-Unis ont réussi à découpler croissance et pollution, nous pouvons inverser la tendance et remettre la France sur le chemin du progrès concernant la sécurité intérieure et l’intégration, notre performance économique, la situation de nos finances publiques, notre influence européenne et internationale et notre vie démocratique. Cela ne se réalisera pas sans changement d’équipe dirigeante. L’heure est venue de placer à la tête de notre pays des hommes et des femmes animés par la seule volonté de le servir, d’assurer son avenir ainsi que celui de sa jeunesse et d’œuvrer au bien commun.
Je veux, pour terminer, rendre hommage aux victimes du 13 novembre 2015. Il y a 6 ans, les actes barbares des islamistes, dont se déroule le procès, venaient briser leur vie et celle de leurs proches. C’est parce qu’ils représentaient la France qu’ils ont été tués ou sévèrement blessés. Leur sacrifice nous engage. C’est en pensant à eux que nous nous battons, au service d’une France plus grande, plus forte, plus sûre, plus libre et plus fraternelle.
Bon week-end à tous, dans le recueillement, la détermination et l’espérance
Amicalement
François
François Vigne
Président de la France en marche