Les derniers chiffres le confirment. La France est le pays de la zone euro dans lequel, depuis la création de cette dernière il y a vingt ans, la part de l’industrie dans le PIB à le plus reculé, qui a perdu le plus d’emplois dans le secteur manufacturier, dont la balance commerciale s’est le plus dégradée et dont la dette publique a le plus augmenté.
Les conséquences sont lourdes pour la France et les Français. En 2002, le PIB par habitant de la France était égal à celui de l’Allemagne ou de la Belgique. Notre pays bénéficiait d’une part des personnes dans la population d’âge actif équivalente et affichait un endettement public d’un niveau voisin.
Vingt ans plus tard, la situation s’est considérablement dégradée pour les Français. Notre PIB est désormais inférieur de 10% à ceux de l’Allemagne ou de la Belgique, de 20% à celui des Pays-Bas. Notre taux d’emploi est 10% plus bas que celui de l’Allemagne, ce qui correspond à un déficit de 4 millions d’emplois. Notre taux de chômage est, à 8%, plus de deux fois supérieur à celui de l’Allemagne (3,1%) ou des Pays-Bas (2,9%) et reste l’un des plus élevés de la zone euro. S’agissant enfin de la dette publique, elle est 40 points plus élevée que celle de l’Allemagne et elle continue à dériver, sous l’effet du laxisme total de l’exécutif en place.
La cause de notre déclin est claire. C’est l’absence de réformes en France, en particulier concernant son administration publique. Pendant que l’Allemagne et la plupart des pays de l’Union ont restructuré leurs économies, nos gouvernants ont cru pouvoir s’en abstraire. Ils n’ont pas voulu comprendre que les pays en déficit courant structurel, comme la France, devaient baisser leurs coûts de production puisque la conséquence de la mise en œuvre d’une zone monétaire unique est de faire reposer l’ajustement exclusivement sur les pays déficitaires. En l’absence de risque de change, les activités industrielles se concentrent naturellement dans les zones les plus productives, au détriment de ceux qui se laissent porter.
Voilà 20 ans que cela dure. C’est la faute d’Emmanuel Macron, ainsi que de son équipe gouvernementale, d’avoir continué à surfer sur la facilité à vivre avec le déficit que nous procure la participation à l’euro. Cela ne peut pourtant pas continuer. Comme l’a rappelé récemment Francois Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, la « BCE n’agit pas pour permettre à la France de financer ses déficits… ». Plus tard les efforts d’ajustement seront réalisés, plus lourds ils seront. Dans l’intervalle, la France aura pâti d’un appauvrissement important du fait de la réduction de sa croissance potentielle, et aura suscité des tensions importantes avec ses partenaires de l’Union, mécontents de l’absence de réforme des autorités françaises.
Il y a urgence à stopper le déclin français dans l’intérêt de notre peuple tout entier et en particulier de notre jeunesse. Cela suppose, à rebours de la politique menée depuis cinq ans, de mettre en œuvre sans délai la réforme de l’Etat et des administrations publiques françaises, dont l’actualité quotidienne nous démontre qu’ils sont à bout de souffle. L’effort sera important, mais il est nécessaire. Il est la condition de la souveraineté et de la prospérité future française. C’est la responsabilité de notre génération de prendre notre destin en main, ainsi que celui des futures générations françaises.
Après 20 ans d’immobilisme, le temps est venu de passer à l’action !