Pour la crise ukrainienne, comme pour celle du Sahel, l’isolement de l’exécutif français nous mène dans l’impasse. La volonté du chef de l’Etat de dialoguer seul à seul avec le président russe agace nos partenaires de l’Union. Elle nous condamne à adopter des postures accommodantes, qui font douter de notre détermination les pays les plus menacés, à commencer par l’Ukraine, la Pologne et plus largement tous nos partenaires de l’OTAN.

Loin de renforcer notre influence diplomatique et notre leadership européen, l’égotisme macronien nous affaiblit. Il renforce la domination américaine sur l’OTAN et vide de son sens toute notion de défense européenne. La crise ukrainienne intervient comme un cruel révélateur de sa vacuité. L’Allemagne joue la carte de ses intérêts énergiques et commerciaux, la France ceux de son président, laissant nos autres partenaires orphelins.

La situation n’est pas différente au Sahel, où les postures trop personnelles du chef de l’Etat l’ont empêché de recueillir les soutiens nécessaires et nous placent en échec.

La diplomatie française mérite mieux ! Pour retrouver son leadership, la France doit gagner en influence, au sein de l’Union d’abord, puis auprès des grandes puissances, ainsi que nos zones historiques de présence. Les cinq dernières années ont montré que les fastes déployés pour accueillir Vladimir Poutine à Versailles où Donald Trump à Paris n’ont servi à rien.

Il ne suffit pas de singer de Gaulle pour devenir un grand président aux yeux du monde. La France ne peut être grande qu’en entraînant les autres nations européennes et en démontrant par ses actes et sa détermination qu’elle est un interlocuteur crédible pour les autres grandes puissances.

C’est en changeant de méthode, en passant du nombrilisme qui isole au leadership qui fédère que la France retrouvera sa voix et pourra de nouveau mener une diplomatie digne de son histoire. Le monde nous attend !

lfm_2016