Chers Amis,

La France doit retrouver sa dynamique. Il est urgent de sortir de l’impasse actuelle. Impasse diplomatique en Ukraine ou au Mali, impasse énergique, impasse scolaire, impasse commerciale, impasse budgétaire et impasse politique, illustrée par le classement de la France en démographie défaillante pour la deuxième année consécutive. Le moment est venu de permettre à notre pays de reprendre sa marche en avant et de retrouver son espérance.

La fuite en avant ne constitue pas une politique. C’est pourtant ce que pratique Emmanuel Macron en annonçant le plan de relance nucléaire à deux mois du premier tour de l’élection présidentielle. Le gouvernement a assoupli dimanche dernier le recours aux centrales au charbon faute d’avoir pris les bonnes décisions à temps depuis le début du quinquennat. Le chef de l’Etat a commis l’erreur de mettre en œuvre la fermeture de Fessenheim. Il a engagé une campagne d’électrification accélérée du parc automobile et des installations de chauffage, sans prévoir les capacités de production électrique qui permettront de le faire fonctionner. L’intérêt électoral des annonces de jeudi sur le plan d’investissement énergétique, non financé, à trente ans est clair. Mais quel dommage pour la France que cinq ans aient été perdus !

Le pouvoir nous abreuve de bonnes nouvelles sur le chômage, le déficit budgétaire ou l’attractivité du pays. La réalité est malheureusement bien différente, comme vient de le pointer Agnès Verdier-Molinié, présidente de l’IFRAP. Derrière les chiffres annoncés d’un taux de chômage de 7,4% à 7,6%, il faut compter plutôt 12% à 13% de chômeurs en intégrant les personnes en formation, les allocataires de minima sociaux et autres hommes et femmes découragés de rechercher du travail et constituant le halo du chômage. Nous restons très loin du plein emploi allemand, néerlandais, danois ou britannique. De même, l’essentiel des créations d’entreprise, si complaisamment mises en avant, correspond à des auto-entreprises, sans salarié, très différentes des PMEs qui font la force de l’industrie allemande et de son excédent commercial.

Le déficit extérieur record de 84 milliards d’euros, rendu public mardi, accélère l’appauvrissement de notre pays. Sur les 20 milliards de déficit supplémentaires par rapport à 2020, l’augmentation du prix de l’énergie et des matières premières n’explique que la moitié du plongeon. En 20 ans, le poids des exportations françaises au sein de l’Union a reculé de 30%. Comme le note le service des douanes, la perte des parts de marché françaises est structurelle et s’est poursuivie en 2021. Le combat nécessaire pour remonter la pente, stopper le déclassement de la France et assurer la prospérité des générations futures, reste à mener

L’impasse est la même concernant notre système scolaire. Le ministre de l’Education nationale commence enfin à le reconnaître. La réforme du baccalauréat a été un naufrage. La crise sanitaire ne l’explique pas. L’expulsion des mathématiques du tronc commun est une erreur, qui impacte gravement le niveau général. L’introduction massive du contrôle continu provoque un nivellement redoutable et prive le bac de toute valeur commune. L’euthanasie inavouée de l’enseignement du latin et du grec, pour tenter de combler le manque de professeurs de français, est une autre atteinte au principe d’élitisme républicain qui faisait la force du système scolaire français. Le gouvernement commence à faire machine arrière : tant mieux. Mais que de dommages et de temps perdu dans l’intervalle au détriment des jeunes générations.

Dans ce domaine, comme ceux du nucléaire, des trains de nuit et tant d’autres, le quinquennat aura constitué un gigantesque tête-à-queue, pendant lequel la France aura continué à perdre du terrain sur les meilleurs. Le recul le plus grave est celui de la démocratie. Pour la deuxième fois en deux ans, la France a été classée en démocratie défaillante. À l’opposé des affirmations de Christophe Castaner jeudi, les comparaisons internationales confirment que notre pays est l’un de ceux dans lesquels les libertés individuelles ont le plus reculé et le pouvoir de l’Etat a le plus cru pendant la crise sanitaire. La stratégie présidentielle de fuite de la campagne électorale est un autre coup porté à notre vie démocratique. Au regard de la désertion des électeurs, c’est la responsabilité de tous les acteurs politiques, à commencer par le président de la République, de tout faire pour ranimer leur intérêt sans privilégier ses intérêts personnels.

Nous avons la chance de bénéficier d’un pays formidable. La crise sanitaire a confirmé la résilience et la formidable agilité de notre peuple, malgré le traitement qui lui a été infligé. J’ai une foi profonde dans notre jeunesse, dont je constate quotidiennement l’énergie, la motivation et l’engagement, dès lors qu’elle est guidée avec bienveillance, sens du service et générosité. C’est pour cela qu’il est urgent de nous mobiliser afin d’éviter à notre pays un nouveau quinquennat perdu et de lui offrir l’avenir qu’il mérite. Notre responsabilité est là !

Bon week-end à tous, dans la détermination, la mobilisation et l’espérance

Amicalement

François

François Vigne

Président de la France en marche

lfm_2016