Chers Amis,

Moins de discours, plus d’action et une vraie vision, voilà ce qu’il faut à la France. Le moral des Français s’améliore après douze mois de crise. Nous devons nous en réjouir. Mais, de la Cour des comptes au Haut conseil pour le climat, le constat est unanime : l’exécutif n’en fait pas assez ! Qu’il s’agisse du réchauffement climatique ou des déficits publics, le décalage est immense entre le discours et l’action, sans même parler des résultats.

Comme l’a parfaitement résumé Didier Migaud, président de la Cour des comptes, lors de la remise de son rapport mardi, il est urgent de cesser de « toujours reporter à plus tard les efforts à fournir ». L’avenir de la France et de sa jeunesse est en jeu.

L’épisode de canicule précoce en cours le confirme pour ceux qui étaient encore sceptiques. Il faut agir sans délai pour lutter contre le réchauffement climatique, les émissions de gaz à effet de serre et plus largement la pollution. Prolonger l’immobilisme actuel ou à aller trop lentement met à risque le futur de nos enfants et de nos petits-enfants.

Ce qui est vrai pour l’urgence climatique vaut aussi pour l’urgence budgétaire. Nous ne pouvons pas continuer à faire porter aux générations futures le poids de nos dépenses actuelles. C’est pourtant le choix du pouvoir en place. Le rapport rendu public mardi par la Cour des comptes est clair. Malgré l’environnement favorable, « la France ne dispose toujours pas des marges de manœuvre suffisantes pour aborder un éventuel retournement conjoncturel » et « la dette va recommencer à augmenter ».

En précisant hier que la dette publique avait atteint 99,6% du PIB au premier semestre 2019, l’INSEE montre que la Cour aurait dû s’exprimer au présent plutôt qu’au futur ! Le gouvernement est seul responsable de cette situation. Six mois après l’annonce des mesures de pouvoir d’achat destinés à calmer la crise des Gilets jaunes, les mesures d’économies promises ne sont toujours pas précisées, ni les mesures sur lesquelles elles vont porter identifiées…

Autant de priorités qui devraient mobiliser toute l’attention et les forces du président de la République. Il commet une faute en préférant jouer les chefs de campagne du parti présidentiel pour les prochaines élections législatives, comme l’a illustré son déplacement à Marseille du début de semaine. Ce faisant, il sort du rôle d’arbitre, au-dessus des partis, que confère la Constitution au titulaire de la fonction suprême. Si l’enjeu européen pouvait justifier son engagement dans la campagne européenne, seules des considérations partisanes expliquent son implication dans celles des prochaines municipales.

J’étais lundi soir sur Sud Radio. Tous les participants, malgré la diversité de leur appartenance politique, partageaient la même vision. En agissant ainsi, le chef de l’exécutif abaisse la fonction présidentielle. Et sa volonté de casser et diviser ce qui reste des autres partis politiques pour réduire le débat politique à l’affrontement Macron – Le Pen menace gravement l’avenir de notre démocratie en créant les conditions de l’arrivée au pouvoir du Rassemblement national en 2022.

La situation n’est pas différente au niveau européen. Après s’être mis à dos pays du Nord, de l’Est, Pays-Bas et Italie, Emmanuel Macron est en train de nous brouiller avec l’Allemagne. En transformant la bataille pour les postes clés en Europe en affrontement franco-allemand et en personnalisant les attaques, le chef de l’Etat singe Donald Trump et va contre ce que l’engagement européen exige.

Entendre le chef des députés chrétiens-démocrates au Parlement européen accuser le président français de vouloir « tout faire pour détruire la démocratie européenne » et de « devenir anti-allemand » doit nous alerter. Il est urgent de se ressaisir, comme l’a justement souligné Angela Merkel et qu’Emmanuel Macron renonce à sa « politique d’arrière-salle comme au siècle dernier. »

Nos voisins ont raison ! Ce n’est pas avec les mauvaises pratiques d’hier et les petits arrangements du passé que nous bâtirons la France et l’Europe de demain. Notre époque exige de l’imagination, du courage et de la persévérance, la volonté de servir et une vision claire.

A nous maintenant de faire nos preuves. Ensemble, donnons à notre pays et à l’Union le grand avenir qu’ils méritent tant !

Bon week-end à tous

François Vigne

Président de la France en marche

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