Chers Amis,
Le G20 d’Osaka le week-end dernier l’a confirmé une nouvelle fois : l’Europe a beaucoup de choses à dire. Qu’il s’agisse de l’environnement, des libertés publiques ou du commerce, ce sont souvent ses idées qui font avancer le monde. Mais ses divisions, son absence d’incarnation et son manque d’ambition collective l’handicapent terriblement face à des dirigeants américains, chinois, russes ou autres, adeptes du rapport de force. Ce ne sont pas les responsables choisis par le conseil de l’Union mardi dernier pour assumer les plus hautes fonctions européennes qui vont changer les choses !
Quelles que soient les qualités personnelles d’Ursula von der Leyen, de Charles Michel ou de Christine Lagarde, il est clair que c’est le plus petit dénominateur commun qui l’a emporté. Je suis très attaché à la défense et à la promotion de la langue française. Mais le chef de l’Etat signale la faiblesse de la triplette von der Leyen-Michel-Lagarde en mettant sa capacité à parler notre langue comme principe qualité.
Car cela ne suffit pas ! Aucune des personnalités choisies ne s’est illustrée par sa vision, ni par son combat pour un projet européen permettant de relever les différents défis auxquels nous devons faire face. Leur sélection ne reflète qu’une solution de compromis entre des dirigeants nationaux désireux de défendre leurs intérêts individuels.
A ce jeu, la France n’est pas gagnante. Au-delà des cris de victoire, la réalité est plus prosaïque. Si Emmanuel Macron a empêché la nomination de Manfred Weber à la tête de la Commission, il a néanmoins dû concéder ce poste, le plus important de tous, à l’Allemagne et à la CDU. Loin d’avoir renforcé la France, les dernières élections européennes ont conduit à une nouvelle perte d’influence nationale, puisque aucun de nos députés européens n’est parvenu à se faire élire à l’un des 15 postes de président ou vice-président du Parlement européen, ni à la présidence d’un groupe d’importance.
Cela prouve une nouvelle fois que le pouvoir actuel ne mène pas les bons combats. Nous avons eu confirmation cette semaine que la France restait davantage visée par le terrorisme islamiste que ses voisins. Trois des sept attentats commis sur le sol européen en 2018 ont été perpétrées sur le sol national ! Nous avons également appris que la balance commerciale agroalimentaire française avec les pays de l’Union était devenue négative pour la première fois depuis la Seconde guerre mondiale. Il y a là à mener des batailles beaucoup plus décisives que celle de la chasse aux maires PS engagée par l’exécutif et le parti présidentiel à des fins électoralistes.
Le temps est venu de retrouver les bonnes priorités et de renouveler les méthodes. Les projets ou proposition de loi actuellement portés par la majorité, qu’il s’agisse, par exemple, de la haine en ligne ou de la PMA, ne servent pas le bien commun, mais des intérêts catégoriels. Si la rétention de copies du baccalauréat est inacceptable, il est tout aussi clair que la volonté d’humiliation par le pouvoir des enseignants opposés à sa politique nous conduit droit dans le mur. L’histoire des vingt dernières années montre qu’une réforme mise en place par la force ne fonctionne jamais.
Après trop d’années de divisions et de fracturations inutiles, c’est notre responsabilité commune de trouver les mots, les idées et les nouvelles pratiques permettant à notre peuple de trouver le chemin de la réconciliation nationale et du bien commun. Il est urgent de remettre la France et l’Homme au cour du projet politique national.
C’est en nous engageant ensemble pour rassembler les Français et permettre à notre pays, comme à l’Union, de repartir de l’avant que nous nous montrerons à la hauteur de l’histoire de la France et que nous lui offrirons, ainsi qu’à notre jeunesse, l’avenir qu’ils méritent.
J’adresse mes plus vives félicitations à tous les nouveaux bacheliers et mes meilleurs vœux de succès aux participants du Tour de France, qui s’élancent tout à l’heure de Bruxelles.
Bon week-end à tous
François Vigne
Président de la France en marche