Chers Amis,

L’affaire Rugy a duré cinq jours de trop. Dès la semaine dernière, l’ancien ministre aurait dû assumer ses responsabilités et choisir de partir dans l’intérêt de la nation. Le chef de l’Etat a eu tort, plutôt que d’agir, de dénoncer la République de la délation. Que celui qui n’a jamais péché jette à François de Rugy la première pierre. Mais le sens de l’Etat et la volonté de servir auraient dû guider l’action d’Emmanuel Macron, de son Premier ministre, ainsi que de l’ex ministre de l’Ecologie et conduire à son départ immédiat.

Les journaux étrangers ne s’y sont pas trompés. Ils ont été unanimes à considérer la démission du ministre français comme un revers pour le chef de l’Etat français qui voit détruire sa prétention à moraliser la vie politique.

Les affrontements de dimanche après-midi sur les Champs-Élysées ont démontré que la crise des Gilets jaunes n’est pas terminée. Dans un pays à fleur de peau, où le gouvernement actuel peine à maintenir l’ordre public, il est essentiel que les dirigeants politiques se montrent vertueux et dignes du mandat que leur ont confié les électeurs. Les Français ne sont plus prêts à accepter les éléments de langage et autre langue de bois. Ils demandent à juste raison de la cohérence et de l’action.

Au niveau européen aussi, les masques sont tombés. L’élection étriquée d’Ursula von der Leyen à la tête de la Commission confirme que la solution imaginée par Emmanuel Macron et ses homologues ne convainc réellement personne. Au-delà des cris de victoire de l’exécutif de la fin mai, il est désormais clair que l’éparpillement du Parlement européen, loin d’être un facteur de progrès, risque de l’immobiliser, comme le régime des partis avait paralysé notre IVème République.

L’esprit de responsabilité impose de corriger le tir sans attendre et de travailler à y constituer une majorité solide. Il exigerait d’en faire de même pour le projet de budget qui vient d’être dévoilé. Ce dernier confirme que l’exécutif a renoncé à réduire les dépenses publiques. Au contraire, celles-ci continueront d’augmenter en 2020. Nous échouons là où tous nos homologues européens ont réussi et là où l’aggravation de notre dette publique rendrait une action immédiate nécessaire.

Malgré son impact limité, le dépassement de son budget par l’Elysée en 2018 est un autre signe. Comme toujours, le poisson pourrit par la tête. Loin de montrer l’exemple, le chef de l’Etat n’accorde pas à la maîtrise des comptes publics la priorité nécessaire.

C’est ce même esprit d’abandon que nous avons vu à l’œuvre dimanche soir dernier lors des nouveaux débordements des supporters algériens sur les Champs-Elysées et dans bien d’autres places en France. Une fois encore, le pouvoir s’est révélé incapable d’assurer l’ordre public et le bien commun. Cela ne peut, ni ne doit durer.

Tout ceci n’est qu’une question de bons sens et d’esprit de responsabilité. C’est clairement ce qui nous sépare du parti présidentiel. Les révélations du Point sur les déclarations de Benjamin Griveaux à l’égard de ses concurrents sont éloquentes. Elles trahissent son arrivisme et sa soif du pouvoir. Pour nous, l’exercice du pouvoir n’a qu’un objectif : le service de la France et de grandeur au sein d’une Europe redressée, ainsi que la défense de l’intérêt de tout son peuple.

Je suis convaincu que c’est ce qu’attende l’immense majorité des Français. Il est temps de nous concentrer sur les vraies priorités, celles qui permettront de rassembler notre peuple pour l’instant fracturé, de faire durablement repartir notre pays de l’avant sur le chemin du progrès partagé et de favoriser son rayonnement au sein d’une Europe rétablie sur des fondements solides assurant à notre jeunesse un avenir promeneur.

Nous le sentons tous. Nous sommes à un tournant. La révolution technologique en cours, ainsi que la fin de l’ordre mondial née de 1945 bouleversent le monde. C’est en apportant une vision claire, en évitant le piège des renoncements progressifs à nos valeurs essentielles, en étant cohérents et en nous montrant exemplaires que nous placerons la France sur la route qui mène vers de nouveaux sommets et la sortirons du chemin du déclin. Ceci est à notre portée. Ensemble, nous pouvons réussir. Ce n’est qu’une question de volonté, d’action et d’exécution.

C’est donc plein d’espérance que je souhaite à chacune et à chacun de vous un excellent week-end et un très bel été.

Amicalement

François Vigne

Président de la France en marche

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