Emmanuel Macron a défini, dans son interview fleuve au Point l’Education nationale comme un nouveau domaine réservé. Cela n’a pas de sens. Le général de Gaulle avait érigé, en 1958, les affaires étrangères et la defense nationale en domaines réservés pour éviter toute dyarchie à la tête de l’Etat. Cette décision était logique. L’essentiel des relations internationales est effectué au niveau suprême des exécutifs nationaux, donc du président de la République. Il est par ailleurs chef des armées, selon la Constitution et seul détenteur du feu nucléaire.
Il en va différemment pour l’Education nationale, qui relève de la politique de la nation, donc du gouvernement, Premier ministre et ministre concerné en tête. Sauf à considérer qu’ils sont incompétents et qu’il faut les changer, le président n’a aucune raison de s’en occuper en direct.
Après son errance mémorielle, Emmanuel Macron poursuit son errance constitutionnelle. La confusion présidentielle est une nouvelle illustration de son isolement.