Chers Amis,

Je veux d’abord rendre hommage aux Taïwanais. En élisant le nouveau président Lai Ching-te, malgré les menaces du pouvoir chinois, ils ont fait le choix de la grandeur et de la liberté. Avec les courageux Ukrainiens, ils nous montrent l’exemple à suivre et méritent notre plein soutien. L’avenir de la France, de notre démocratie et de nos libertés, est entre nos mains. C’est notre responsabilité d’agir pour offrir à nos enfants et petits-enfants le futur que nous voulons.

Une semaine après l’officialisation de la composition du nouveau gouvernement, il est confirmé que les artifices de communication ont fait pschitt. L’affaire Oudéa-Castea a éclipsé les nominations de Gabriel Attal ou de Rachida Dati. Cela démontre que c’est bien sur l’essentiel qu’il faut se concentrer plutôt que sur des effets d’annonce sans lendemain.

Il est aussi confirmé que la nomination de la nouvelle ministre de la Culture n’a pas de véritable portée politique. Loin de participer à la constitution d’une vraie majorité, c’est un débauchage individuel, dont les précédents exemples, sous le gouvernement Rocard ou la présidence Sarkozy, ont montré qu’ils ne servaient à rien. La décision du nouveau Premier ministre de ne pas solliciter la confiance du Parlement, à l’instar d’Elisabeth Borne et contre la tradition républicaine, trahit le fait qu’il n’y croit pas lui-même. C’est un gouvernement faible que le président de la République a de nouveau mis en place à la tête de notre pays.

Il y a pourtant tant à faire. Ce n’est pas en ignorant la réalité, en multipliant les annonces et en présentant un catalogue de mesurettes, comme l’a fait Emmanuel Macron mardi soir, que les moyens seront donnés à notre pays de réussir. Il a manqué une nouvelle fois la vision et l’effort de concentration sur les priorités essentielles. Celles-ci sont pourtant claires.

Mettre un terme à la crise démographique, provoquée par la remise en cause de la politique familiale depuis 2012, doit devenir la première, tant ses conséquences sont immenses. Nous avons perdu, en 2023, 150 000 bébés par rapport à 2011… Cet effondrement menace l’avenir de notre pays, sa croissance, sa grandeur, ainsi que le financement de notre système de retraite. Ce n’est pas avec un congé parental amendé, qui ne concerne qu’un nombre limité de parents, ou avec un plan de lutte contre l’infertilité, que nous gagnerons cette bataille. Comme l’a rappelé le professeur René Frydman, l’âge est le facteur majeur de l’infertilité.

C’est en renouant avec une politique familiale digne de ce nom, combinant redistribution horizontale au bénéfice des familles, quel que soit leur niveau de revenu, et mise en place des structures de garde nécessaires pour faciliter la vie des jeunes parents, que nous pourrons relever le défi de la dénatalité et donner à la France une nouvelle vitalité. Cela suppose de dégager les moyens nécessaires, en assurant l’assainissement des finances publiques.

Il n’a pas été évoqué par Emmanuel Macron mardi dernier. C’est pourtant une nécessité, comme l’a indiqué le président de la Cour des comptes avant-hier, et un élément indispensable du redressement de l’Etat. Ce dernier est la seconde priorité essentielle. La polémique déclenchée sur Stanislas, par les mensonges de la ministre de l’Education nationale, se trompe d’objet. Les problèmes relevés par le rapport de l’Inspection générale doivent, s’ils sont confirmés, être corrigés, mais ils sont relativement mineurs. Le vrai problème de l’Education nationale, ce n’est pas Stanislas, mais tous les établissements en grande difficulté, ainsi que leurs personnels, sur l’ensemble du territoire national. C’est là que l’Etat doit agir sans délai pour donner à tous les élèves l’enseignement dont ils ont besoin !

Nous le savons tous. Il est urgent de s’attaquer aux vraies difficultés de la France, de la crise démographique à celle de l’Etat, en passant par celles de l’intégration, de la désindustrialisation ou des zones de non-droit. C’est en réalisant ce grand effort de remise en ordre et de redressement national que nous permettrons aux Français de retrouver leur unité et à la France de rejoindre la route qui mène vers les sommets. Cette responsabilité est la nôtre.

Bon week-end à chacun, dans la détermination, la fraternité et l’espérance

Amicalement

François

François Vigne

Président de la France en marche

lfm_2016