Chers Amis,

L’actualité le démontre. Il n’y a pas de fatalité. A Hongkong, Londres ou Rome, des hommes et des femmes se sont levés et ont empêché des dirigeants mal inspirés, guidés par la seule soif du pouvoir, de piétiner la liberté et la démocratie. Certes, à chaque fois la victoire est fragile, mais elle confirme que la lutte peut être gagnée en agissant avec audace et intelligence. Notre responsabilité commune est engagée. Nous devons soutenir les combattants de la démocratie et méditer leur exemple.

L’absence de fatalité ne signifie pas qu’il faut traîner. La procrastination de l’exécutif sur la réforme des retraites risque une nouvelle fois de nous mener droit dans le mur. Tous les Français ont désormais compris que le pouvoir temporise pour éviter que la question des retraites ne porte atteinte aux intérêts du parti présidentiel lors des prochaines élections municipales.

Les conséquences sont délétères. La cacophonie et l’attentisme gouvernemental brouillent un peu plus les cartes sur un sujet déjà obscur pour l’immense majorité des Français. Ils renforcent leur méfiance. Plus des 2/3 d’entre eux jugent désormais que l’exécutif échouera à réaliser une réforme efficace. Or, aucune réforme ne peut réussir sans confiance. Ce n’est pas en tergiversant qu’Emmanuel Macron et ses ministres parviendront à la reconquérir !

Après quinze mois d’immobilisme depuis l’éclatement de l’affaire Benalla, il est largement temps de passer à la décision et à l’action. C’est ce que les Françaises et les Français attendent. Si la concertation et l’explication préalables sont indispensables, le pouvoir ne doit pas oublier qu’il faut toujours réformer vite et profond.

Ce qui est vrai pour les retraites vaut aussi pour les violences conjugales. Beaucoup des mesures annoncées par le Premier ministre mardi dernier vont dans la bonne direction. Mais ni les moyens, ni le tempo ne sont adéquats. Plus de 101 femmes ont été assassinées par leur conjoint ou leur ex-conjoint depuis le début de l’année. Ce sont les pires chiffres depuis 2012. C’est surtout immensément trop. Il faut agir beaucoup plus vite pour éviter de nouveaux meurtres et permettre à la France de se porter au niveau des meilleurs, comme l’Espagne ou la Grande-Bretagne. Ce n’est qu’une question de volonté et de priorité politiques.

L’urgence n’est pas différente pour les finances publiques, même si l’enjeu est beaucoup moins dramatique. Après la Cour des comptes, le FMI et l’OCDE, le président du Sénat a justement critiqué cette semaine l’abaissement des ambitions du président de la République en matière de redressement des comptes publics et son renoncement à la baisse de l’endettement national. Seul le manque de courage peut expliquer l’incurie gouvernementale en matière de rétablissement des comptes publics.

C’est la responsabilité du pouvoir d’agir enfin pour que notre pays perde le titre de champion du monde des taxes que l’OCDE a encore dû lui décerner. Les entreprises et les propriétaires français doivent cesser d’être plus les plus taxés au monde ! Tout notre peuple s’en portera mieux. Le patrimoine net médian des trentenaires est désormais trois fois plus faible que celui des plus de 70 ans, alors qu’il était 45% plus élevé en 1986. II n’est pas possible de continuer au surplus à alourdir le poids de la dette à la charge des jeunes générations.

C’est notre conception du pouvoir politique. Il ne s’agit pas d’un hochet dans les mains de ceux qui ont la chance et l’honneur de le détenir. Il n’a de sens que s’il est au mis au service de la grandeur de la France, de la préparation du futur de notre jeunesse et du Bien commun. C’est aussi en œuvrant ainsi que nous protégerons notre démocratie et nos libertés des mains prédatrices qui rôdent et que nous leur assurerons un grand avenir.

Guidés par les idéaux et les valeurs qui font notre force, mettons-nous en tenue de service et agissons ensemble pour transmettre à nos enfants et nos petits-enfants une France, une Europe et un monde meilleurs.

Bon week-end à tous

François Vigne

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