
A cette heure, il y a 107 ans, la France s’apprêtait à sortir de la guerre en signant l’armistice avec l’Allemagne. Après quatre années d’un conflit terrible, qui a profondément meurtri notre pays et l’Europe entière, notre peuple et ses alliés pouvaient enfin célébrer la fin des combats et la victoire. Cette commémoration prend tout son sens, alors que la guerre russe contre l’Ukraine menace la paix commune et que la crise politique actuelle confirme l’irresponsabilité de beaucoup de nos dirigeants politiques. Aujourd’hui, plus que jamais, il est urgent de se souvenir pour mieux agir.
La meilleure façon d’honorer la mémoire de ceux qui se sont battus pour que nous vivions libres, des 1 400 000 soldats morts, des innombrables blessés, amputés, brûlés, gazés, qui ont porté tout au long de leur vie les séquelles du combat pour la patrie, est de nous occuper du présent et de l’avenir. Nous avons la chance de vivre la période la plus pacifique de l’histoire de notre continent. Mais le conflit ukrainien démontre que rien n’est gagné. Il faut construire la paix tous les jours.
La force des grandes nations comme la nôtre est de bénéficier d’une histoire qui leur permet d’affronter l’avenir. Il nous revient d’agir de façon responsable en veillant à ne jamais jouer avec les peurs ou les divisions, ni d’en instiller le venin dans la société, comme le font tous ceux qui instrumentalisent l’antisémitisme ou le terrorisme islamiste. Il nous appartient aussi de rappeler la grandeur de ce que nous avons accompli depuis les deux conflits mondiaux.
Rien n’a été facile. Des antagonismes ancestraux ont dû être surmontés. Il a été nécessaire de répondre à des questions complexes de souveraineté et de partage de responsabilités. Et, à chaque pas, il a fallu résister à l’envie de faire machine arrière. Mais la volonté d’établir durablement la paix en Europe et d’affronter ensemble notre destin nous a permis de surmonter ces difficultés.
Avec force et détermination, grâce à la puissance de nos idéaux et à l’action déterminée de dirigeants visionnaires, le général de Gaulle, Konrad Adenauer ou Robert Schuman en premier lieu, nous avons scellé la réconciliation franco-allemande, mis fin à la guerre froide et fait triompher la liberté partout en Europe. L’Allemagne a été réunifiée. Nous avons accueilli au sein de l’Union les jeunes démocraties sorties du joug communiste. Même si la situation politique y reste fragile et mérite tout notre engagement, cette réussite constitue l’un des plus grands succès politiques et économiques de tous les temps.
C’est pour cette raison que nous devons nous mobiliser pour faire triompher l’indépendance ukrainienne et le respect de ses frontières face à un pouvoir russe, dont l’implication dans les survols de drones perturbant les aéroports européens illustre une nouvelle fois les sordides intentions.
C’est pour cela aussi que nous devons redresser les finances publiques nationales et retrouver notre puissance. La déroute financière de l’Etat sape notre crédibilité internationale et castre notre capacité d’influence. Il est urgent de reprendre le contrôle des finances publiques et de dégager les marges de manœuvre nécessaires pour financer l’effort de défense assurant notre sécurité, notre souveraineté et notre liberté. Au moment où d’autres menaces se précisent en mer de Chine et où l’islamisme continue à ronger le Sahel, nous devons nous employer à renforcer les moyens de nos armées.
Alors que nous commémorons le combat victorieux des soldats français de la Première Guerre mondiale, il est essentiel de nous rappeler que les institutions internationales, les traités et les déclarations n’ont pas suffi à apporter la paix, la stabilité et la prospérité. Il a fallu le sacrifice d’hommes et de femmes en uniforme, désireux de servir leur pays jusqu’au bout. Ils ne craignaient pas la mort, ni les virus ou les maladies qui hantaient les tranchées. Ils étaient prêts à tout pour défendre notre nation et notre liberté. C’est un même courage et un même esprit de service qui doit aujourd’hui nous animer.
En ce 11 novembre 2025, honorons notre histoire et la mémoire de ceux qui ont combattu pour nous défendre et nous offrir la paix, ainsi qu’un avenir meilleur. Surmontons nos divisions, avançons en nous appuyant sur les idéaux qui fondent notre nation et acceptons la responsabilité de laisser le monde plus libre, plus prospère et plus pacifique qu’il nous a été donné. Notre devoir est là.