L’acte 45 des Gilets jaunes hier a confirmé que la crise n’est pas terminée. Si l’ampleur du dispositif policier, à Paris en particulier, les a empêchés de réaliser la manifestation de force qu’ils prévoyaient, leur nouvelle mobilisation démontre que le feu, loin d’être éteint, continue à couver. Leur révolte et leur violence se renforcent même face à un pouvoir auquel ils reprochent de les réprimer sans vouloir les entendre.
Il est urgent d’agir. Dans l’intérêt de la France et de tous les Français, il est indispensable de trouver une sortie à cette crise profonde. Le pourrissement n’est pas la solution et ne résoudra pas le problème. Il ne calmera pas plus la révolte populaire.
Les interdictions de circuler et la fermeture de stations de métro auxquelles l’exécutif veut nous habituer ne sont pas non plus acceptables. Hier encore, ce sont des milliers de parisiens qui se sont trouvés contraints dans leurs déplacements et obligés de prendre leur voiture, alors que l’urgence climatique exige qu’ils recourent aux transports en commun. Ce sont également de très nombreux commerçants qui n’ont pas exercé leur activité normalement et voit l’avenir de leur entreprise menacé.
Voilà près d’un an que l’ordre public, la liberté de circulation, comme la protection des libertés publiques ne sont plus assurés. Les policiers ne pourront pas supporter très longtemps de continuer à être mobilisés tous les samedis, ni à voir le profond ressentiment d’une grande partie de la population grandir à leur égard. Les manifestants de la Marche pour le climat ou ceux défilant contre la réforme des retraites sont également fondés à se plaindre d’être empêchés de manifester.
Le pouvoir doit trouver une solution à la crise qu’ont suscitée l’affaire Benalla et l’arrogance du chef de l’Etat. Il doit d’abord mettre en échec les Black blocs et autres casseurs en arrêtant de se servir de leurs exactions pour empêcher le peuple et les vrais manifestants de s’exprimer. Il lui revient aussi de parvenir à nouer le dialogue avec les Gilets jaunes, malgré le problème structurel de leur inorganisation, pour calmer leur colère et les amener à convertir en action politique leur combat de rue.
L’unité et la concorde nationales sont en jeu. C’est la responsabilité des dirigeants politiques, à commencer par le premier d’entre-eux, d’exercer leur autorité, afin que l’ensemble des citoyens puisse mener sa vie dans le calme, la sérénité et la tranquillité. Si Emmanuel Macron et son gouvernement s’avouent incapables de le faire, leur devoir est de rendre la parole aux Français en convoquant des élections anticipées qui permettront de mettre en place un nouveau pouvoir légitime aux yeux de tous les Français et capable d’assurer enfin l’ordre public, ainsi que la liberté de chacun.