Chers Amis,

Le roi est nu. Il l’est pour n’avoir pas dit la vérité aux Français, ni regardé la réalité en face sur la terrible attaque de la préfecture de police de Paris, sur la pollution de Lubrizol, sur Sylvie Goulard et sur bien d’autres choses encore. Le général de Gaule l’affirmait. Il n’y a de réussite qu’à partir de la vérité. La situation est grave. La parole politique se trouve plus que jamais démonétisée, la confiance des citoyens dans l’Etat encore affaiblie. Il y a urgence à redresser la barre.

L’affaire Lubrizol avait profondément décrédibilisé l’Etat. Les propos irresponsables de Christophe Castaner dans les premières heures qui ont suivi la tuerie de la préfecture de police sont la faute de trop. Ils attisent les doutes des Français sur la sincérité du pouvoir. Après le scandaleux saccage de l’arc de triomphe et les émeutes du 16 mars derniers, ils montrent de nouveau un État tenu en échec dans ses fonctions régaliennes.

De plus en plus de Français ne supportent plus ce qu’ils perçoivent comme le déni des élites au pouvoir face au danger islamiste, leur hypocrisie quand elles dénoncent le salafisme wahhabite tout en  continuant à soutenir l’Arabie Saoudite et bien d’autres pays qui financent le terrorisme islamiste, ainsi que leurs compromissions électoralistes dans bien des territoires de la République avec des communautés qui prônent un islam de rupture avec les valeurs fondamentales de notre peuple.

Le rejet hier de la candidature de Sylvie Goulard par le Parlement européen est venu apporter un ultime coup de projecteur sur les dysfonctionnements du système actuel. Jamais la France n’avait subi un tel affront. Les députés européens ont eu raison de refuser la nomination de Sylvie Goulard eu égard aux affaires dans lesquelles elle est impliquée. Mais c’est la France tout entière qui se voit humiliée et la nouvelle Commission qui se trouve en difficulté du fait des fautes du président français et sa candidate.

Ce qui est en cause, c’est le mauvais usage par le chef de l’exécutif de son pouvoir de nomination. Celui-ci n’est pas un hochet dont le président peut jouer à son aise. Il n’a de sens que pour défendre les intérêts de notre nation. Si les Français demandent aujourd’hui le départ de Christophe Castaner, ce n’est ni par méchanceté, ni par calcul politique. C’est parce qu’il a fait la preuve de son incompétence et de sa mauvaise foi. En le maintenant en fonction, de même qu’il continue à soutenir Christophe Ferrand, ainsi que Gérard Collomb, ou a promu jusqu’au bout la candidature de Sylvie Goulard, le pouvoir adresse aux Français le message qu’il préfère défendre ses fidèles que les intérêts de la nation entière. C’est profondément délétère.

Emmanuel Macron se trompe en tentant de faire retomber la faute de son échec sur Ursula von der Leyen, de même qu’il a eu tort mardi, lors de l’hommage aux quatre victimes de l’attentat de la préfecture, d’associer les Français aux défaillances des pouvoirs publics dans la lutte contre le terrorisme islamiste. Si nous sommes tous concernés, c’est la responsabilité première de l’Etat d’assurer la sécurité de tous les citoyens et de mener une lutte efficace contre les djihadistes.

Le sondage publié jeudi par Le Figaro témoigne de la colère croissante des Français vis-à-vis de la politique et de ceux qui l’incarnent actuellement. En s’affirmant à 77%  tentés par un vote antisystème, nos concitoyens tirent un signal d’alarme. Comme je l’ai écrit à plusieurs reprises, le lâche soulagement d’une grande partie des élites et de la droite urbaine après l’élection d’Emmanuel Macron risque de se transformer en amère déconvenue lors de la prochaine élection présidentielle. En substituant au clivage droite / gauche une opposition riches / pauvres, nantis / défavorisés et élites / peuple, le pouvoir actuel nous mène droit dans le mur.

Il y a urgence à agir. Ce n’est pas en appelant à une société de vigilance ou en menant des débats stériles sur l’immigration que nous renverserons la situation, mais en agissant, en mettant un terme  aux fonctions de ceux que l’incompétence ou le défaut d’exemplarité disqualifient pour l’exercice des responsabilités publiques, en restaurant l’Etat régalien, en reprenant la maîtrise des comptes publics, en cessant les tours de passe-passe sur les retraites, les comptes de la Sécurité sociale ou le budget et en se focalisant sur les vraies priorités européennes et nationales, plutôt que sur les sujets à la mode.

Le défi est immense, mais il est à notre portée. Il s’agit, avec l’aide de notre jeunesse, de bousculer nos habitudes, nos renoncements et nos certitudes pour nous permettre de répondre aux enjeux politiques, écologiques, spirituels et organisationnels de la relégitimation de l’action politique, de la reconstruction de l’unité nationale, du rétablissement de l’Etat, du redressement du système éducatif, de la transition énergétique, du progrès social, de la résorption de la fracture territoriale, de la transformation digitale, ainsi que de la refondation européenne. Tout ceci est possible, si nous décidons d’agir ensemble avec la seule ambition de servir la France et le bien commun.

C’est ma responsabilité et celle de l’équipe qui m’entoure de vous présenter le mode d’emploi pour réussir. Ensemble, nous le pouvons. Ensemble, nous allons y parvenir.

Bon week-end à tous

François Vigne

Président de la France en marche

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