Masqué par l’annonce de l’accord finalisé jeudi entre l’Union et le Royaume-Uni sur le Brexit, l’échec du 148ème sommet européen des 17 e5 18 octobre fut  malheureusement complet. Sur tous les sujets, les 27 ont étalé leurs divisions. Aucun progrès véritable n’a été réalisé.

La quasi-totalité des États membres, et tout particulièrement les pays d’Europe orientale et centrale, ont exprimé leur frustration et leur colère vis-à-vis d’Emmanuel Macron après sa décision de bloquer l’ouverture de négociations d’adhésion avec l’Albanie et la Macédoine du Nord.

Les autres sujets figurant à l’agenda, offensive turque en Syrie et futur budget européen, ont témoigné d’une même impuissance collective. En Syrie, Emmanuel Macron, Angela Merkel et Boris Johnson sont apparus, auprès de leurs homologues, courant après les événements sous la menace erdoganienne d’une ouverture des vannes de l’immigration, qu’il retient jusqu’à présent.

Les  discussions sur le budget de l’Union ont confirmé la prévalence des seuls intérêts nationaux et l’hostilité de la grande majorité des États membres à toute augmentation de ses ressources, à commencer par l’Allemagne, opposé à tout dépassement du 1 % de la richesse européenne.

C’est donc d’une Europe bloquée dont le 148ème sommet a donné l’image à tous les citoyens des pays de l’Union et au monde entier. Il est essentiel de mettre un terme à cette mauvaise habitude et de prendre les moyens d’une réussite des prochains sommets européens.

Dans cette perspective, les objectifs et les méthodes doivent changer. Il faut concentrer l’agenda sur un ou deux sujets et imposer aux dirigeants européens de ne pouvoir se séparer qu’une fois une solution apportée au(x) problème(s) qui leur sont soumis. Ainsi l’Europe pourra-t-elle cesser d’être l’Union des sommets inutiles et infructueux pour devenir celle des sommets réussis et des résultats.

Il convient également de changer les règles qui s’appliquent à la mise en place d’une nouvelle Commission. Il est invraisemblable qu’elle ne le soit pas encore cinq mois après l’élection du nouveau Parlement européen, prolongeant inutilement un long intérim !

Il faut imposer à chaque État membre de désigner son candidat au poste de Commissaire avant même ou, au plus tard, dans les jours immédiats suivant l’élection, afin que la nouvelle Commission puisse être en fonction en juillet au plus tard et démarrer la rentrée en pleine possession de ses moyens.

L’heure est venue de transformer le fonctionnement de l’Union en profondeur pour qu’elle trouve une nouvelle efficacité et se montre à la hauteur des pouvoirs que nous lui avons confiés. Son avenir et notre dessein commun sont en jeu !

lfm_2016