Le parti présidentiel entend développer une tactique de front républicain pour faire barrage au Rassemblement national lors des prochaines élections municipales. L’idée est que LREM appuie, dès avant le premier tour et même dès maintenant, des candidats macro-compatibles, là où ses propres candidats ne semblent pas en mesure de l’emporter. C’est ce qui vient de se passer à Toulouse où le maire en place, Jean-Luc Moudenc, bénéficie de l’investiture du parti présidentiel en plus de celle de son propre parti, les Républicains.

Pour LREM, l’intérêt est clair. Au-delà de l’argument de la victoire contre le RN, l’opération lui permettrait de revendiquer des victoires qui appartiendraient sinon aux Républicains ou au Parti socialiste et que sa faible implantation territoriale ne lui permet pas de briguer.

L’inconvénient majeur de cette tactique est de restreindre le choix politique au camp présidentiel ou au parti frontiste, ce qui devrait faciliter demain la conquête du pouvoir par le Rassemblement national. Les derniers sondages, dont celui réalisé par Ifop pour le Journal du dimanche paru ce matin, confirment qu’Emmanuel Macron et Marine Le Pen n’ont jamais été aussi proches dans le cœur des électeurs, rassemblant chacun sur leur nom environ 28% des votants.

Le plus grave est que le slogan présidentiel de ni gauche, ni droite conduit à une nouvelle partition de la France entre les citoyens les plus et les moins favorisés. Emmanuel Macron bénéficie principalement du soutien des cadres et professions supérieurs, alors que Marine Le Pen reçoit la confiance des employés et des ouvriers. Ce vote de classe ne peut qu’aboutir à la victoire des plus nombreux, donc du Rassemblement national.

Contrairement à ce qu’affirment les ténors de la majorité, la démocratie, ce n’est pas le parti ou le courant uniques. C’est au contraire l’alternance régulière de partis unis par par les valeurs fondamentales de la République et se distinguant en matière de politique économique, sociétale et sociale.

Pour échapper aux choix destructeur Macron / Le Pen, la seule solution est de recréer une véritable alternative républicaine au parti d’Emmanuel Macron. Les Français ont déjà jugé, en 2017, la présidente du Rassemblement national incapable d’assurer la conduite de l’Etat, en dehors même de l’incompatibilité de beaucoup de ses positions avec ce qui fait la force et la grandeur de notre nation. Quant au parti présidentiel, il incarne aujourd’hui un libéral-socialisme ou un social-libéralisme, qui associe libéralisme économique et socialisme dans la gestion de l’Etat ou dans l’absence d’incarnation de l’Etat régalien.

Face à cela, nous devons et pouvons constituer la véritable alternative, celle qui conjugue redressement de l’Etat régalien, rassemblement de la nation, rétablissement des finances publiques, transformation énergétique, dynamisme économique, progrès social et poursuite de la construction européenne, sur des bases refondées.

C’est ainsi que nous assurerons l’avenir de la France, de la République et de l’Europe en représentant en 2022 l’alternance et le vrai choix alternatif républicain pour les Français.

lfm_2016