L’assassinat de Sylvia Walter à Oberhoffen-sur-Moder le 10 novembre a dramatiquement démontré les carences de la gendarmerie. Le rapport de l’Inspection générale de la justice vient de le confirmer pour la justice. Il y a d’immenses dysfonctionnements dans l’organisation et l’action des services de police, de gendarmerie et de justice s’agissant de la protection des femmes contre les violences conjugales.
Le bilan est terrible et le Grenelle ouvert en septembre dernier n’est pas la bonne réponse. 137 femmes ont déjà péri sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint depuis le début de l’année ! Cela ne doit pas continuer.
Nous devons nous donner pour objectif national le 0 féminicide et 0 violence conjugale et aller bien plus loin que les mesures déjà annoncées.
Nous devons multiplier le nombre de places d’hébergement d’urgence, pour les femmes et leurs familles, mettre en place des magistrats, policiers et gendarmes spécialisés dans la lutte contre les violences conjugales sur tout le territoire et renforcer les moyens accordés aux associations qui luttent contre les violences faites aux femmes.
Il faut de même améliorer la formation des policiers, des gendarmes et des magistrats, pour qu’ils ne minimisent jamais ces violences, accueillent toujours bien leurs victimes et ne laissent jamais impuni un seul acte de violence.
Un plan de formation doit être généralisé dans les écoles et les lycées afin que tous les jeunes Français réalisent qu’aucune violence conjugale ou familiale n’est acceptable et que la sanction doit être immédiate dès le premier acte.
Dans cette même perspective, nous devons en finir avec la tolérance qui a trop longtemps prévalu contre les violences faites aux femmes dans notre société. La loi doit être complétée et prévoir l’interdiction définitive de tout mandat électif, responsabilité associative ou direction d’entreprise pour tout auteur de violence conjugale ou familiale.
Afin de remédier au risque de soumission des victimes de violences l’égard de leur conjoint et du choix de beaucoup de femmes d’endurer pour ne pas briser leur famille, il convient enfin de donner compétence à agir à toute personne de l’entourage et renforcer les sanctions en cas de non-assistance à personne en danger.
Cette tolérance 0 aura pour corollaire l’aggravation des peines applicables en cas de dénonciation calomnieuse ou mensongère.
C’est parce que nous agirons vite et que nous mènerons une action plurielle engageant tous les acteurs de la société que nous parviendrons à éradiquer le fléau des violences commises contre les femmes.
Le combat sera gagné si l’exécutif sort enfin du discours pour passer à l’action et que nous nous mobilisons tous ! Les femmes et les familles le méritent.