Le chômage a encore augmenté en France en juin 2015 ! S’il n’y avait pas eu de modification du mode de calcul de Pôle Emploi, ce n’est pas de 1300, mais de 13000 que le nombre de demandeurs de catégorie A aurait augmenté au cours de ce mois…

Face à cette situation, le ministre du Travail et son collègue des relations avec le Parlement ergotent de nouveau sur la comparabilité des statistiques et sur leur perception d’un « tendance à l’inversion de la courbe du chômage ». Quant au président de la République et au Premier ministre, ils brillent par leur silence !

L’anomalie française est frappante. Toutes les autres grandes économies de l’Union européenne ont amorcé, depuis plusieurs mois déjà, un mouvement de baisse du chômage. L’Espagne a réussi à créer plus 500 000 emplois en un an ! Et l’Allemagne ou le Royaume-Uni continuent de voler de records en records en termes de plein emploi.

La France ne souffre pourtant d’aucune autre malédiction que l’inefficacité de la politique qui y est menée et l’incapacité de ses dirigeants à réformer l’administration publique. En affichant sa satisfaction d’une légère  « baisse » du chômage des jeunes en juin (-1,1%) dont la seule origine est la montée en puissance des dispositifs d’emplois aidés (emplois d’avenir, garantie jeunes), le ministre du Travail montre une nouvelle fois qu’il n’a rien compris. La baisse structurelle du chômage et la réalisation du plein emploi ne pourront provenir que d’une reprise significative et durable de l’emploi dans le secteur marchand, dont les conditions auront été facilitées par l’Etat. C’est là toute sa mission et c’est à cette tâche que le président de la République et le Premier ministre devraient prioritairement dédier leur action.

Mais ils préfèrent se complaire dans la sémantique – nous sommes passés de l’inversion à la tendance à l’inversion de la courbe du chômage… – et dans l’attente impuissante d’une reprise, qui – comme l’Arlésienne – tarde à venir. Cette inaction est terriblement coupable, alors que le chômage continue à gangréner la société française et affaiblit durablement la puissance française, comme sa capacité de réponse.

Plus que jamais, nous devons ne pas nous résigner et prendre au contraire l’exact contrepied de l’exécutif en préparant sans attendre l’action qui permettra demain de remettre la France sur le chemin de la croissance et de l’emploi.

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