Alors que vient de s’ouvrir à Bonn la 23ème conférence internationale sur les changements climatiques (COP 23) présidée par les îles Fidji, l’heure est venue de passer des discours aux actes !

Le nouveau rapport publié la semaine dernière par le Programme des ­Nations Unies pour l’Environnement a pointé l’écart catastrophique entre les engagements des pays et les efforts réalisés pour réduire leurs rejets de dioxyde de carbone. Si rien ne change, la hausse moyenne de la température sera d’au moins de 3 °C par rapport au début de l’ère industrielle !

Les conséquences de ce réchauffement sont considérables. Nous les constatons chaque jour. Au-delà d’un coût estimé à 2000 milliards par an, ce sont près de 9 millions de morts que le réchauffement et la pollution provoquent chaque année, soit un décès sur six dans le monde et trois fois plus que les ceux combinées du sida, de la tuberculose et du paludisme.

Si nous n’agissons pas, les changements climatiques causeront des dommages irrémédiables à nos paysages, à notre faune, à nos vies, à notre sécurité, à nos économies et à notre planète. Ce n’est pas de la fiction, mais la simple réalité scientifique. Nous le savons.

L’heure n’est donc plus à débattre de ce défi, mais de définir et mettre en œuvre au plus tôt les moyens de le relever. Car nous avons les moyens de vaincre les dérèglements climatiques et la pollution si nous agissons de façon déterminante et audacieuse.

Les entreprises montrent le chemin. Près de 9 multinationales sur 10 ont désormais des objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre. Et elles sont de plus en plus nombreuses à s’aligner sur les niveaux de réductions d’émissions carbone considérés comme nécessaires par les scientifiques pour éviter des changements climatiques dangereux. Mais cela ne représente encore qu’un tiers du chemin à parcourir pour être en ligne avec l’ambition mondiale issue de l’accord de Paris. C’est pour cela qu’il est urgent d’accélérer sous l’impulsion décisives des Etats.

Ils doivent être les premiers à montrer l’exemple en prenant, au sein des administrations, toutes les mesures nécessaires pour réduire les émissions et nous engager de façon définitive sur la voie d’une économie propre et respectueuse de l’environnement. Il leur revient aussi de réaliser toutes les économies nécessaires pour assurer le financement de plans ambitieux de rénovation énergétique des logements, comme des entreprises et accélérer la transition énergétique. Le projet de budget de la France pour 2018 ne va malheureusement pas dans ce sens avec ses mesures fiscales défavorables au logement et à la rénovation thermique. Il est urgent de corriger le tir !

Nous devons aussi, en tant que membre du Conseil de sécurité de l’ONU et clef de voûte de l’Union européenne, donner l’impulsion nécessaire pour mettre sur pied un financement aidant les pays les moins développés et les plus vulnérables à s’adapter pour que personne, demain, ne puisse se réfugier derrière leur situation pour refuser d’assumer ses propres obligations.

Toutes ces mesures sont nécessaires. Elles sont aussi conformes à nos intérêts. Car la transformation énergétique créera des millions d’emplois, elle alimentera de nouvelles industries nous permettant de redevenir compétitifs et elle stimulera notre capacité d’innovation. Réduisant notre dépendance aux hydrocarbures, elle renforcera aussi notre sécurité et notre souveraineté pour autant que nous sachions prendre le train sans attendre.

Il n’y a plus de temps à perdre. Celui des paroles est révolu. C’est notre devoir aujourd’hui de prendre nos responsabilités envers nos peuples et envers l’avenir de notre planète. L’heure est venue pour la France, pour l’Europe et pour tous les peuples du monde de faire le choix de l’action et de l’avenir !

lfm_2016