Comme en atteste l’annulation des cotations sur le marché de Plérin la semaine dernière, le plan d’urgence pour l’élevage annoncé par le gouvernement en juillet à déjà fait long feu. Il ne fallait malheureusement rien attendre de mesures prises dans la précipitation et n’apportant aucune réponse durable à la crise de l’élevage et, plus largement, à celle de l’agriculture française.

Le gouvernement a délibérément choisi depuis trois ans d’abandonner les agriculteurs parce qu’ils ne font pas partie de sa base électorale naturelle. Et quand il s’est vu forcé d’agir sous leur pression, son approche est toujours restée partisane et a consisté à jouer les petits contre les gros !

L’effet de cette errance politique a été d’autant plus redoutable qu’elle faisait suite à plus de 20 ans de renoncements. Voila près d’un quart de siècle que les gouvernements qui se sont succédés ont, faute de vision, de volonté et d’autorité, sacrifié la Politique Agricole Commune sur l’autel d’une concurrence mal comprise et sous la férule d’autres États membres plus déterminés que nous à défendre leurs intérêts souverains, à commencer par l’Allemagne.

Le résultat est connu : en moins de quinze ans, l’agriculture française a été rétrogradée du rang de premier exportateur mondial au cinquième seulement ! L’Allemagne produit désormais deux fois plus de porcs que nous. Et elle fournit quatre sur dix des poulets que nous consommons sans qu’aucun avantage naturel ne justifie cette situation.

Il est temps pour la France de mettre en œuvre une véritable stratégie pour notre filière agricole assurant notre indépendance alimentaire, la valorisation durable de nos ressources agricoles, un niveau de vie satisfaisant à nos agriculteurs et une contribution importante à la création de richesse nationale. Cela suppose de donner aux agriculteurs les moyens d’une véritable compétitivité avec ceux des autres Etats-membres et de mener à Bruxelles une action résolue pour faire prévaloir nos vues et nos intérêts.

Il en va de l’avenir de l’agriculture française, mais aussi de la richesse de notre pays !

Laisser un commentaire