Après avoir tenté de se défausser sur la société Eurotunnel, le gouvernement a cherché à reporter la responsabilité du problème des migrants de Calais sur le gouvernement britannique, puis sur l’Union.

Ce n’est pas en continuant à pratiquer la politique de la défausse que le pouvoir pourra apporter une solution à la crise actuelle. Elle suppose de fait une réponse européenne dans l’Union aux frontières allégées de Schengen. Car l’appel à la migration est irrépressible pour les plus opprimés et les plus déshérités à l’âge global, alors que chacun peut comparer sa situation à celle des autres,

La France est l’un des principaux pays de passage et de destination. Il lui revient, sur le fondement des valeurs fondamentales qui l’animent, de jouer un rôle d’éclaireur et de leader dans la refondation de la politique d’immigration nationale et européenne,

Nous devons tirer tous les enseignements des errements passés et de l’impasse à laquelle conduisent des dispositifs sociaux inconséquemment élargis, qui alimentent une immigration économique sans perspective, ni objectif d’intégration.

Il convient aussi de transformer les règles intra-européennes pour mettre un terme à la situation actuelle dans laquelle plusieurs Etats-membres se comportent en passagers clandestins et refusent d’assumer leur part de la charge commune en termes tant de lutte contre l’immigration clandestine que d’accueil des véritables réfugiés.

Il faut enfin attaquer le problème à la racine en donnant une nouvelle dimension à l’action militaire contre DAECH, en particulier en Libye, et à l’aide au développement. Il n’y aura pas de solution durable à la dynamique migratoire sans interventions dans les zones de conflit, mise en œuvre d’une aide ciblée au développement
et mise en place de programmes cogérés de migration.

La crise des migrants, avec tous les drames qui l’accompagnent, appelle une action profonde, rapide, complète et courageuse. Nous en sommes pour l’instant très loin.

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