Depuis trop longtemps, la droite a abandonné le champs de bataille des idées et valeurs, laissant à la gauche une victoire facile et sans partage. Céder sur les idées et sur les valeurs, c’est pourtant se condamner à n’agir que sur l’accessoire et à sacrifier, à terme, l’essentiel.

La crise des migrants est un formidable révélateur des difficultés politiques françaises. Elle montre un président à la remorque de la chancelière allemande, un gouvernement incapable de dégager les moyens nécessaires au financement de l’accueil des réfugiés et des dirigeants politiques de tous bords doutant d’eux-mêmes et de la réaction à adopter. Ils sont effrayés de l’afflux potentiel de réfugiés et paradoxalement très vexés que notre pays ne soit plus leur terre d’élection favorite !

Définir sa position par peur du FN d’une part et par simple calcul politique d’autre part, en cherchant à exister, est la meilleure façon d’échouer.

Refuser l’accueil des migrants au nom de la défense des avantages sociaux, c’est ériger en tabous ces avantages acquis qu’il faut au contraire désacraliser pour permettre à notre pays de renouer avec la croissance et le plein emploi.

Vouloir créer un nouveau régime de réfugiés de guerre en complément de celui de réfugié politique, c’est ajouter de la complexité inutile au moment même où la priorité nationale devrait être de simplifier. Nul besoin de créer une nouvelle catégorie de réfugiés pour que cette qualité s’éteigne une fois la paix revenue. La législation française prévoit déjà la fin du statut de réfugiés dès lors que les conditions politiques qui le justifiaient ont disparu dans le pays d’origine du demandeur d’asile. Évitons donc de créer une nouvelle usine à gaz !

Dire enfin que, derrière chaque réfugié peut se dresser un terroriste, c’est trouver une excuse trop facile à notre peur d’accueillir et de changer nos habitudes. Il faut éviter le double écueil de l’angélisme et du cynisme. La vigilance s’impose, sans pour autant nous faire renoncer à nous-mêmes et aux valeurs que nous professons. Les terroristes de Daech n’ont pas besoin de se grimer en migrants. Comme ils l’ont déjà montré, ils ont des moyens beaucoup plus simples et confortables pour commettre leurs forfaits.

Plutôt que de renier ses valeurs, la droite doit les assumer et les faire vivre. Elle y parviendra en honorant les valeurs d’accueil de la France et en refondant son modèle d’intégration pour que celle-ci redevienne un succès. C’est le choix des Français qui souhaitent, à 53%, l’accueil des réfugiés, dans des conditions permettant leur bonne intégration. Et c’est ainsi que nous permettrons à la France de retrouver sa grandeur, sa générosité et sa fierté !

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