Les chiffres publiés hier confirment ce que nous savions déjà. La France est en récession. L’effet Hollande, à savoir la paralysie consécutive au choc de défiance qu’il a suscité, joue maintenant à plein. La production est à l’arrêt, les investissements gelés et la consommation en recul. Conséquence : les Français s’appauvrissent rapidement avec une perte de 0,9% de pouvoir d’achat en 2012.

Pas d’éclaircie à l’horizon : les perspectives sont mauvaises. L’inflation fiscale et l’explosion du chômage vont accélérer la chute du pouvoir d’achat.

Le drame est que le pouvoir n’a toujours pas pris la mesure de la situation et des changements à faire, comme le confirme le communiqué du conseil des ministres. Selon le gouvernement, «l’évolution de la situation économique en France résulte d’abord de l’aggravation de la crise économique de la zone euro. (…) Dans ce contexte, il importe de réorienter les politiques européennes en faveur de la croissance.»

Un an après leur prise de fonction, nos gouvernants refusent toujours de reconnaître que la crise actuelle est avant tout le fruit de nos propres problèmes et que la sortie de crise implique des réformes profondes et courageuses en France. Ils préfèrent s’en remettre à une hypothétique reprise de la croissance mondiale, dont l’actualité démontre qu’elle sera lente et sans doute trop faible pour nous entraîner. Et ils veulent croire – ou faire croire – que la France continue à mieux résister que la plupart de ses partenaires, ce qui n’est plus vrai. La contraction de l’activité économique nationale au premier trimestre a été exactement égale à la moyenne des 17 pays de la zone euro, soit – 0,2%.

Cessons de penser que récession et croissance sont importées. Au contraire, c’est maintenant la France qui exporte sa récession et pèse sur la croissance de l’ensemble de la zone euro.

Si nos dirigeants ne cessent pas la politique de l’autruche, le pire est devant nous. Mais il peut être évité. Nous devons pour cela mettre en oeuvre dans les plus brefs délais un plan détaillé, cohérent et crédible à quatre dimension : 1) suppression des dépenses publiques improductives et réinjection des sommes correspondantes dans l’économie, au bénéfice des ménages et des entreprises, 2) modération fiscale, 3) investissement dans nos filières d’excellence et dans les technologies d’avenir, à commencer par l’éducation, l’efficacité énergétique et le numérique, 4) modernisation de l’ensemble de nos structures politiques, administratives, économiques et sociales sans tabou, ni dogmatisme.

Il y a urgence à le faire, avant que notre pays n’ait trop décroché. Arrêtons de nous gargariser de mots ou concepts vides et passons à l’action.

Les Français ne doivent pas être les laissés pour compte du XIXème siècle par la faute de l’inertie de leurs élites. Ils ont eux-aussi droit à la croissance, à la croissance pour tous !

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