Le président de la République a annoncé le 14 juillet le choix du nouveau timbre « Marianne ». En décidant de donner à ce symbole républicain les traits de l’Ukrainienne fondatrice des Femen, le président joue avec le feu et attise l’exaspération de ses opposants. Après les tensions nées de la loi sur le mariage pour tous, l’illumination de la Tour Eiffel aux couleurs du Rainbow Flag, drapeau de la cause homosexuelle, au soir de la fête nationale participe de la même politique d’exaspération.

Quel besoin de provoquer ceux que les actions des Femen françaises ont légitimement choqués et ceux qui sont opposés au mariage homosexuel ? Pourquoi chercher à les rendre hostiles aux symboles de la République ?

Habile tacticien politique, François Hollande mène là une stratégie délibérée.

Son premier objectif est de satisfaire les attentes de ceux qui ont financé la victoire de la majorité actuelle. Le second, plus fondamental encore, est de pousser les électeurs de la droite parlementaire à gonfler les voix du Front National et de créer ainsi les conditions d’un « 21 avril » à l’envers lors des élections présidentielles et législatives de 2017.

Au-delà de leur volonté de revanche, le président et sa majorité y voient le seul moyen d’éviter l’alternance et de se maintenir au pouvoir. Ce plan est aussi diabolique que pervers.

L’instrumentalisation des symboles de la République au service d’un parti ou de communautés particulières est inacceptable. Elle attise les risques de tentations autoritaires et pousse à son paroxysme la division des Français qu’il faut au contraire rassembler autour de nécessaires et ambitieuses réformes dans l’intérêt de tous.

Tous les républicains et les démocrates doivent s’opposer à cette politique de fracturation de la société française. Il en va de l’avenir de notre démocratie et de notre liberté citoyenne.

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