Les menaces continuent à se multiplier, sur le territoire national et de l’Afrique au Moyen-Orient.

Dans ce contexte, plusieurs voix de la majorité comme de l’opposition appellent au développement de sociétés de projet ou autres PPP, en partenariat avec le secteur privé, pour financer certaines dépenses d’équipement de l’armée. D’autres militent pour exclure les dépenses militaires d’intervention extérieure du plafond des 3% de déficit public au motif qu’elles serviraient la défense de l’ensemble des pays d’Europe.

Même non comptabilisées dans les plafonds budgétaires, ces dépenses auront à être financées. Elles viendront augmenter encore le niveau de notre dette. Pareillement, les sociétés de projet ou autre PPP évoqués pour financer certaines dépenses d’investissement de l’armée auront par définition un coût de financement supérieur à celui de l’Etat et viendront encore alourdir la dette publique !

L’Union des clubs professionnels de football (UCPF) vient de remettre en cause le modèle de partenariat public-privé en constatant que les opérations en PPP « constituent un mécanisme de financement de l’infrastructure et des services onéreux et inefficace, puisqu’il dissimule l’emprunt public tout en fournissant aux entreprises privées des garanties de profit à long terme accordées par l’État ».

Ce qui est vrai pour le football l’est encore plus pour la défense, domaine régalien par excellence ! La politique de débudgétisation, qu’elle prenne la forme d’un PPP, d’une société de projet ou d’une exclusion des critères européens de déficit public, n’est rien d’autre qu’une fuite en avant. Elle aboutit à reporter encore sur les générations futures les charges présentes de notre défense.

S’agissant d’une dérogation aux critères européens de déficit public, elle aura au surplus pour nécessaire contrepartie un droit de regard de nos partenaires de l’Union sur l’engagement de nos moyens, donc une perte de souveraineté qui risque de paralyser l’action de nos forces en l’absence de légitimité politique européenne.

La réalité est têtue ! Il n’y a pas d’autre solution, pour relever notre effort de défense au niveau requis pour assurer notre liberté et notre indépendance, que d’augmenter les ressources nationales grâce au retour à la croissance ou d’arbitrer d’autres dépenses en coupant dans les coûts administratifs de fonctionnement de l’Etat. L’augmentation de la richesse nationale est la meilleure voie, la réaffectation des crédits budgétaires un pis-aller.

Il en va de notre défense et de notre souveraineté ! L’heure des choix ne pourra plus être longtemps différée.

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