Les difficultés actuelles d’EDF et de la SNCF le prouvent. Avoir sous-investi pendant trop longtemps va nous coûter très cher. Les arrêts de 8 et bientôt 12 réacteurs d’EDF devraient avoir un impact d’au moins 1 milliard d’euros ! La situation n’est pas différente à la SNCF dont le réseau compte déjà 4000 kilomètres de voies ralenties pour des raisons de sécurité.

Nous payons aujourd’hui la facture d’années de facilité pendant lesquelles les gouvernements qui se sont succédés ont préféré le choix du court terme et du clientélisme  à celui du long terme, de l’intérêt des entreprises et de celui de la France. Cette politique menace le futur de ces sociétés publiques, elle fragilise notre indépendance et aura un coût élevé et durable pour les Français. Elle restreint également notre capacité de recourir à l’électricité et au ferroviaire, au moment où la transition énergétique vers une économie décarbonnée la rend particulièrement nécessaire.

Cette situation démontre aussi les défaillances de la gouvernance de ces sociétés, et plus particulièrement de l’Etat qui n’a pas joué son rôle d’actionnaire. Voir aujourd’hui EDF aller mobiliser ses ressources financières pour participer à la privatisation de l’aéroport de Nice est une nouvelle preuve de ces dysfonctionnements ! L’Etat continue aujourd’hui à se servir des entreprises publiques come d’une tirelire en pratiquant un véritable abus de bien public.

Dans ces conditions, il y a urgence à renverser la vapeur. Nous devons redéfinir une stratégie claire pour nos grandes entreprises publiques reposant sur analyse professionnelle de leur trajectoire financière et définissant le plan de financement nécessaire pour leurs investissements. Il faut à cette occasion remettre à plat la structure de leur gouvernance et procéder aux changements indispensables. Il en va de l’avenir d’EDF et de la SNCF et, partant, de celui de la France.

lfm_2016