Chers Amis,

Rien de grand en ce monde ne s’est fait sans confiance ! Elle est le ciment invisible qui permet à un peuple de gagner. Comme le montrent tous les derniers sondages, cette foi manque toujours à la France et à ses dirigeants. Pour permettre à notre pays de repartir durablement de l’avant, Il est urgent de la reconstruire. Cela implique de sortir des postures et de faire le choix de la vérité. Car la confiance ne se décrète pas, mais se prépare, se construit et se mérite.

Dans cette perspective, la visite d’Emmanuel Macron en Corse est un échec, puisque 61% des Français déclarent ne pas faire confiance à l’exécutif pour faire progresser la situation insulaire ! Les services de l’Elysée avaient surcommuniqué et trop promis avant ce voyage. Le discours présidentiel de mercredi a fait pschitt.

Le chef de l’Etat a eu raison de rester ferme face aux demandes des autonomistes et indépendantistes. Mais sa proposition d’inscrire la Corse dans la Constitution est tout aussi irresponsable que l’a été, dans le passé, la décision de faire miroiter à la Turquie une fausse promesse d’entrée dans l’Union européenne. En la matière, l’en même temps ou l’entre-deux ne pourront créer que de la défiance et de la frustration. Il faut rectifier le tir sans attendre, car il n’y a de réussite qu’à partir de la vérité.

Ce même principe doit s’appliquer à la transformation de l’Etat. Claironner de futurs plans de départs volontaires dans la fonction publique sans être capable d’en donner les modalités a pour seul effet de créer de l’anxiété. De même, il est contre-productif d’annoncer l’introduction de la rémunération au mérite sans plus de précisions et pour la nième fois, au moment où les meilleures entreprises choisissent de passer de la motivation individuelle à celle des équipes ! C’est en innovant plutôt qu’en reprenant les vieilles techniques de management d’il y a 30 ans que nous pourrons remettre la France au meilleur niveau d’administration et créer la fonction publique de demain !

La route est claire. L’amélioration constatée de la situation économique n’autorise aucun relâchement, ainsi que l’a souligné le président de la Cour des comptes à l’occasion de la remise de son rapport annuel mardi dernier.

Ses mots sont sévères, mais ils sont justes. « Comme à plusieurs reprises dans le passé, la phase actuelle d’amélioration de la conjoncture n’est pas mise à profit pour réduire vigoureusement le déficit public et engager une baisse durable du ratio de la dette au PIB. Les pouvoirs publics ne disposent ainsi que de peu de marge pour, en 2018, maintenir le déficit public en dessous de trois points de PIB et, à moyen terme, faire face à un ralentissement économique ou un éventuel choc conjoncturel défavorable », dont la semaine écoulée vient de confirmer l’intensité du risque.

L’effort doit être réalisé maintenant, pendant que les conditions sont encore favorables. Il est indispensable pour redresser notre compétitivité, dont les très mauvais chiffres du commerce extérieur pour l’année 2017 publiés cette semaine montre la dégradation continue. Loin d’être de retour, notre pays est réparti en arrière ! Seule la réforme de l’Etat permettra de le remettre sur le chemin de la croissance et de la prospérité.

Chers Amis, il y a donc urgence à agir pour la France, pour recréer la confiance, pour refonder l’Etat, pour mettre en place la fonction publique de demain, pour rétablir nos finances, ainsi que notre commerce extérieur et pour rassembler une collectivité nationale profondément fracturée.

J’en parlais avec quelques-uns de nos membres lundi dernier, agir pour la France ne doit pas être pour nous un motif de fierté, c’est une nécessité qui s’impose à nous tous, une mission collective qui nous est confiée. Comme le disait le général de Gaulle le 31 décembre 1964, « la vie est la vie, autrement dit un combat, pour une nation comme pour un homme ». Ce combat, il nous revient de le mener avec ardeur et succès, ensemble !

Bon week-end à tous

François Vigne

Président de la France en marche

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