Le projet de loi de programmation militaire (LPM) pour 2019-2025 rendu public jeudi 8 février, à l’occasion du conseil des ministres, présente enfin une augmentation de l’effort de défense national. Il donne raison au général de Villiers et confirme que son renvoi par Emmanuel Macron n’était qu’un acte d’autoritarisme puéril.

La France a dans l’affaire perdu un grand chef auquel tous les militaires français sont redevables. C’est grâce à son sacrifice que le chef de l’Etat a été contraint de dégager des moyens supplémentaires pour nos soldats.

Mais l’effort annoncé reste trop fragile et trop tardif. L’essentiel de la hausse est repoussé après 2022 la fin quinquennat, qu’il s’agisse de la dotation budgétaire, de l’augmentation des effectifs ou de la livraison des matériels ». Jusqu’en 2022, l’augmentation ne dépasse pas 1,7 milliard annuel. Ce n’est qu’à partir de 2023 que l’effort progresse à 3 milliards par an. Comme l’avait fait François Hollande, le président de la République laisse à son successeur le soin de régler l’ardoise…

Nous sommes loin d’un renouveau des pratiques politiques ! Or l’expérience récente a montré que la trajectoire des LPM précédentes n’a jamais été respectée et que c’est dans les ressources de l’armée que les gouvernements ont été piochés quand ils avaient besoin de satisfaire des demandes électoralement plus payantes.

C’est pourtant aujourd’hui, alors que les conditions économiques n’ont jamais été aussi favorables et les taux d’intérêt jamais aussi bas, qu’il faudrait réaliser un effort décisif pour réparer trop d’années de coupes claires dans le budget de l’armée. Tout indique qu’une crise économique interviendra d’ici la fin du quinquennat. Les pressions seront alors fortes pour demander de nouveaux sacrifices aux militaires.

Il manque aussi au projet de loi de programmation militaire un effort plus vigoureux en matière de recherche et d’innovation. Un milliard d’euros en 2022 (contre 730 aujourd’hui) pour le soutien à l’innovation, c’est trop peu, alors que les ruptures technologiques se multiplient. Le général de Gaulle nous avait appris que la meilleure façon d’éviter la guerre était de préparer celle de demain plutôt que celle d’hier. L’exécutif n’a manifestement pas compris la leçon. Il est pourtant urgent de nous doter des moyens de gagner la guerre du futur !

Merci donc au général de Villiers d’avoir forcé le gouvernement à effectuer un premier effort en faveur de la défense. C’est maintenant à son successeur et à tous les Français de pousser le gouvernement à aller plus loin pour donner à la France les moyens de sa souveraineté, de sa défense et de la paix !

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