Chers Amis,

Nouveau tir nord-coréen, attaque d’un soldat dans le métro parisien, attentat à Londres : l’actualité de ce jour confirme encore une fois que le monde est complexe et dangereux. Il est aussi souvent moins rationnel qu’il ne le paraît en théorie.

Il fut un temps où de Gaulle, Churchill, Roosevelt et Staline pouvaient le refaire en une réunion au sommet. Ce temps est révolu. C’est la raison pour laquelle nous devons renforcer notre effort de défense, ainsi que notre cohésion nationale.

Le président de la République vient de l’affaiblir en polémiquant inutilement sur les fainéants. C’est contreproductif et destructeur. L’expérience de ses deux prédécesseurs aurait dû l’instruire. Kärcher, sans dents, saillies de Manuel Valls sur l’apartheid, autant de soi-disant discours de vérité qui n’ont fait qu’accentuer les divisions nationales et accélérer la perte de confiance des Français dans leurs institutions. A 37% seulement, Emmanuel Macron ne peut plus se permettre de gaspiller le peu de confiance qui lui reste sans dommage pour la fonction et la nation tout entière.

Il est d’autant plus indispensable de renforcer notre cohésion sociale que plusieurs mesures proposées par l’exécutif, dont il faut espérer un impact favorable sur l’activité économique, portent atteinte au socle des conquêtes sociales de la Résistance et de l’après-guerre, qui fondaient jusqu’à présent le pacte national.

Il peut être tentant, à l’image du pouvoir actuel, d’avancer sans se soucier du problème en espérant qu’il s’effacera avec le temps et que les retombées en petites gouttes de la croissance espérée suffiront à calmer les tensions. Nous pouvons choisir, comme nos dirigeants le font depuis trop longtemps, de laisser le champ libre à Jean-Luc Mélenchon et à Marine Le Pen en les traitant de démagogues ou de déséquilibrés.

Je crois au contraire que la question sociale est un sujet que notre pays ne peut se permettre d’ignorer plus longtemps. Si nous ne l’abordons pas maintenant, si nous la laissons en jachère, notre peuple ne sera jamais capable de se rassembler pour relever les défis de la refondation de l’Etat, du plein-emploi, de l’école, du financement de notre système de protection sociale et de retraites, de la transition énergétique ou de l’équilibre des territoires.

Pour y répondre, nous devons comprendre la réalité sociale française et comment nous sommes arrivés au point où nous nous trouvons aujourd’hui. Nous devons saisir ce qui nous unit, cette volonté de léguer à nos enfants et nos petits-enfants un pays respecté et admiré, une patrie souveraine et défendue par les meilleures troupes qui soient, une nation qui guide le monde, où personne ne soit laissé au bord du chemin et où chaque enfant, sans distinction d’origine, de fortune ou de lieu de résidence, puisse devenir ingénieur, entrepreneur, médecin, diplomate, ministre ou même président.

Il y a urgence à définir les bases d’un nouveau pacte national au sein duquel la transformation de notre modèle social sera mise au service du renouveau du pays et d’un progrès social partagé. Réduire la protection des salariés, rogner sur certains acquis sociaux, diminuer les prélèvements obligatoires n’a de sens que si cela donne un nouvel élan à l’économie, permet à la France de retrouver sa place en Europe et dans le monde, réenclenche l’ascenseur social et assure aux Français une nouvelle ère de prospérité partagée.

C’est à nous d’agir ! C’est le fondement de mon engagement et de notre programme. Il nous appartient de tracer la voie de la France, une voie propre, une voie différente de celle des autres pays, une voie digne de l’histoire nationale, mais affranchie du fardeau des vieilles querelles et des anciennes méfiances, une voie qui permettra aussi à l’Union européenne de repartir de l’avant. Ensemble, nous pouvons construire une France et une Europe où la prospérité refleurira, où l’espérance renaîtra et où le développement sera vraiment promoteur de progrès pour tous et pour chacun. Tout cela est entre nos mains !

Bon week-end à tous

François Vigne

Président de la France en marche

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