Chers Amis,

Quelle trace laissera notre génération dans l’histoire de la France et dans celle du monde ? C’est notre responsabilité d’agir pour que, dans l’avenir, nos descendants puissent être fiers de ce que nous avons réalisé.

Ce qui est en train de se passer dans la plaine de la Goutha sera assurément porté à notre débit. Certes, la France n’a pas les moyens de régler l’affaire toute seule. Mais il lui revient d’agir sans relâche pour mobiliser nos alliés et mettre fin au massacre en cours. Il en va même pour la situation des Rohingyas en Birmanie. À ceux qui usent et abusent de la formule de Michel Rocard : « la France ne peut pas s’occuper de toute la misère du monde », il faut toujours rappeler la suite de sa déclaration : « mais elle doit en prendre toute sa part ».

Notre responsabilité ne se limite pas à l’international. Il a été confirmé cette semaine, qu’au Royaume-Uni, pour la première fois depuis un siècle, l’espérance de vie baissait dans certaines régions. La tendance est la même aux Etats-Unis. Sont en cause la pauvreté, le développement de la consommation de drogue, mais aussi les coupes budgétaires dans les secteurs publics. Il nous revient d’éviter qu’un même phénomène ne se produise en France. C’est pour cela que chaque nouveau projet de réforme doit, d’abord et en priorité, être analysé à l’aune de ses effets à long terme sur l’homme et sur son développement.

Cela vaut pour les réformes économiques et celles du droit du travail. Cela vaut aussi pour celle de la réforme judiciaire. Il faut s’opposer au projet de la garde des Sceaux, annoncé le week-end dernier, de remplacement des jurys populaires d’assise par des tribunaux criminels formés seulement de juges professionnels pour juger les crimes passibles de quinze à vingt d’emprisonnement. Ce serait une régression profonde et une menace réelle pour les droits de la défense et pour les libertés individuelles.

Ce même souci du bien commun et de l’avenir de l’homme doit nous inspirer concernant le débat citoyen qui s’ouvre sur la PMA et la GPA. Face aux effets de mode et au discours lobbyiste de l’immense majorité des journalistes, c’est bien la protection des droits des enfants et de l’équilibre de leur vie future qui doit nous guider.

En agissant ainsi, nous serons fidèles aux valeurs et à l’âme de la France, cette âme sans laquelle, pour répondre les jolis mots de Lamartine, notre grand peuple ne serait qu’une vaste foule.

Il est aussi essentiel, pour remettre notre pays sur la voie véritable de la croissance et du progrès, de rompre avec cette mauvaise habitude qui a été prise de gouverner en montant les catégories sociales les unes contre les autres.

Je ne crois pas qu’on enrichira la France et les Français en appauvrissant les retraités ou en prenant tels ou tels boucs émissaires qu’il s’agisse, selon les quinquennats, des riches, des familles, des propriétaires de résidences secondaires ou des personnes en retraite. Chacun doit évidemment participer à l’effort commun, les retraités comme les autres, mais pas seulement les retraités.

Plutôt que d’augmenter la CSG pour financer d’autres promesses de campagne, la vraie priorité devrait être de baisser les dépenses publiques afin de pouvoir éviter de nouveaux prélèvements. Voilà trop d’années que les gouvernants qui se succèdent obligent les Français à renoncer à beaucoup de leurs conquêtes dans le seul but de retarder la réforme de l’administration. Car le vrai problème de la France, ce n’est pas le progrès social, mais bien l’excès de dépenses et de dette publiques. C’est pour cela qu’il est urgent de ne plus différer la réforme de l’Etat dans l’intérêt de notre nation, de l’Europe et de tous les Français.

En réalisant cette transformation, nous pourrons enfin remettre la France sur la voie de la grandeur et du véritable progrès, celui qui, comme le disait Théodore Monod, permet à tout homme et à tout l’homme d’accéder au vrai bonheur et à la seule vraie joie : grandir.

Là est notre projet ! Ensemble, soyons du côté du progrès qui rend libre et qui fait grandir tous les Français en ne laissant personne sur le bord du chemin.

Bon week-end à tous

François Vigne
Président de la France en marche

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