Chers Amis,
C’est des ténèbres que finit par surgir la lumière. Obscure, cette nouvelle semaine l’a été. De l’attentat islamiste de l’Opéra à Paris samedi dernier à l’hécatombe palestinienne de lundi en passant par les impasses iraniennes ou italiennes, l’enlisement européen confirmé au sommet de Sofia, le pourrissement de la situation à la SNCF ou le blocage des universités avec les annulations d’examens qu’il entraîne, les motifs de préoccupations sérieuses ont été nombreux. Là où certains identifient des occasions de désespérer, nous voyons des raisons supplémentaires pour agir.
J’étais hier à Lyon et dans sa banlieue. J’ai pu de nouveau y toucher du doigt la fracturation qui s’approfondit dangereusement au sein de notre population, entre le centre-ville et la périphérie et au sein même des quartiers. Cette dérive accélérée des continents, à l’intérieur de notre territoire, doit nous préoccuper et nous pousser à l’action.
Nous assistons aujourd’hui à une nouvelle partition du monde, de l’Europe et de notre nation. Ce qui avait hier vocation à se rassembler est en train de se délier avec tous les risques de conflit que cela emporte. Il ne faut pas s’y résoudre. Le rassemblement doit être notre priorité. Cette reconquête de l’unité commence par celle de notre peuple.
Elle implique de s’attaquer enfin aux zones de non-droit et de reprendre une véritable politique d’aménagement du territoire, qui est aujourd’hui en jachères. C’est pour cela qu’Emmanuel Macron et son gouvernement ont tort de négliger les problématiques locales et de snober les acteurs de notre vie territoriale.
En repoussant encore la présentation qui devait lui être faite du plan Borloo mardi prochain, tout en trouvant le temps d’accueillir Mark Zuckerberg et d’autres dirigeants des GAFAM mercredi, le chef de l’exécutif donne un nouveau signe dans la mauvaise direction. Le problème est que l’ensemble des signes va dans le même sens. Pourtant, il n’y a pas que les métropoles ! Il n’y a pas que les diplômés ! Et il n’y a pas que la tech !
Toutes mes visites sur le terrain le confirment. La colère monte à l’égard du Président des villes et des premiers de cordée. Ceux qui, il y a plus d’un an, avaient commis l’erreur de soutenir François Fillon contre vents et marées, sans voir ses fautes, la renouvellent en devenant les défenseurs inconditionnels du pouvoir en place avec un aveuglement analogue. Ils connaîtront demain la même déconvenue avec le risque de nous conduire tous dans l’ornière.
Il y a urgence à retrouver le chemin du peuple et à rassembler les Français autour d’un vrai projet pour la France entière. Rassembler les Français ne signifie pas arrêter les réformes, au contraire ! Mais il faut redonner aux réformes un véritable sens et un nouvel équilibre.
La force du général de Gaulle, en 1958 et dans les années qui ont suivi, a été de mener une politique profondément réformatrice, mais aussi profondément juste, animée par un double objectif de restauration de la grandeur de la France et de progrès social. Au-delà de ses discours, ses actes en attestent. Plus de cinquante ans après, nous sommes toujours les héritiers de la politique d’intéressement et de participation qu’il a su initier !
C’est un même esprit qui nous anime, une même volonté de redresser l’Etat et de rassembler notre nation pour remettre la France sur le chemin de la croissance, de la grandeur et du progrès partagé. Les défis de notre temps sont clairs. Notre génération a, à son tour, une rénovation profonde à accomplir. C’est parce que nous saurons la mener dans le respect des valeurs de liberté et de fraternité qui font la force de notre peuple que nous pourrons la réussir, conduire chaque Française et chaque Français, à plus de sécurité, plus d’aisance et plus de joie et que nous deviendrons plus puissants et plus unis.
Ensemble, retrouvons le souffle qui permet de déplacer les montagnes et de construire une France nouvelle, la France que nous aimons, la France que nous voulons !
Bon week-end de Pentecôte à tous
François Vigne
Président de la France en marche