Chers Amis,
Au milieu d’une actualité tourmentée, rien n’est plus important que de regarder en face la réalité et les causes profondes de nos difficultés, afin d’y voir clair sur la route à suivre.
Les derniers développements du scandale Khashoggi, comme l’impasse dans laquelle le rejet du budget italien par la Commission européenne nous plonge, ont sidéré le monde.
Au-delà de leurs spécificités, ces deux affaires sont emblématiques des risques immenses que font courir à nos sociétés la mode de glorification des hommes forts et du rapport de forces. Il y a quelques mois encore, les médias voyaient en Mohammed ben Salmane un prince éclairé, comme ils louaient la verticalité du pouvoir d’Emmanuel Macron. MBS, Donald Trump, Matteo Salvini et, toutes choses égales par ailleurs, le personnage de Jupiter sont les différentes faces d’un système dans lequel les réseaux sociaux favorisent la provocation, la violence, la toute-puissance et le « clash » au détriment des valeurs qui fondent notre civilisation et notre démocratie.
Nous savons pourtant depuis plus d’un siècle, grâce à Lord Acton, que si le pouvoir corrompt, le pouvoir absolu corrompt absolument. Et c’est notre responsabilité à tous de ne rien faire qui alimente une telle dérive. Dans cette perspective, Gérald Darmanin a commis une faute grave en diffusant, il y a huit jours sur Twitter, un lien pour dénoncer les maires ayant décidé d’augmenter les taux de taxe d’habitation. Venant du ministre des comptes publics, c’est une atteinte profonde à la République et à la démocratie. Le président de la République et le Premier ministre auraient dû en tirer toutes les conséquences et le sanctionner.
Nous devons ne donner aucune prise, au sein de nos institutions nationales, comme de l’Union européenne, au développement de la violence qui menace et gangrène notre société. Cette violence s’est exprimée en pleine lumière en fin de semaine dernière lors de l’attaque au pistolet d’un professeur par un lycéen à Créteil, qui a suscité la légitime indignation de tous les Français. Cette violence, nous l’avons également vue tragiquement à l’œuvre dans les rixes qui ont causé la mort de deux jeunes de moins de 18 ans en début de semaine à Paris même et dans sa toute proche banlieue.
Pour lutter contre cette violence, il est urgent que le gouvernement s’attaque enfin à la reconquête des zones de non-droit, comme nous sommes nombreux à le réclamer depuis trop longtemps. Mais il faut aussi remonter à ses causes profondes. Parmi celles-ci, toutes les études confirment que l’absence de père joue un rôle déterminant. Nous devons en prendre toute la mesure au moment où le gouvernement annonce que le projet de loi bioéthique prévoira la généralisation de la PMA. Est-ce vraiment œuvrer pour le bien commun que d’organiser l’absence de père au sein de certaines familles, alors que nous constatons, au quotidien, les ravages d’une telle privation ?
Il est temps d’arrêter de jouer avec le feu, ainsi que de cesser ces petits accommodements et ces grandes lâchetés qui nous conduisent droit dans le mur. Quinze ans après, nous voyons les terribles conséquences du communautarisme et des renoncements progressifs face aux attaques contre la laïcité que des dirigeants réputés bien-pensants, fondamentalement clientélistes et peu courageux, avaient acceptés au nom d’une prétendue modernité.
C’est parce que nous agirons au contraire avec bon sens, honnêteté et courage, en assurant la cohérence de nos principes et de nos actes et éclairés par un sens aigu de nos responsabilités vis-à-vis des générations futures, que nous éviterons à notre pays de connaître les affres d’une aventure à la mode Salvini ou Trump, avec Mélenchon, Le Pen ou leurs héritiers.
Je crois profondément que nous devons veiller à ne pas perdre trop de temps dans les ténèbres à commenter les bruits du monde pour mieux nous concentrer sur la poursuite du bien commun et les moyens de le faire triompher au sein d’un pays inclusif où chacun pourra trouver sa place. Mon déplacement mardi en région bordelaise, dans ces campagnes, territoires abandonnés de la République, montre qu’il reste un travail immense à réaliser pour y parvenir.
C’est le combat que nous entendons mener, celui d’une France moderne, rayonnante et rassemblée, animée par les valeurs de concorde, de démocratie et de liberté, qui font sa grandeur et sa force.
Ensemble, bâtissons la France de demain, une France meilleure !
Bon week-end à tous
François Vigne
Président de la France en marche