Chers Amis,

Il avait été promis aux Français un nouveau monde mais, semaine après semaine, ils ont plutôt le sentiment que l’histoire se répète et que le cercle vicieux se referme sur eux : le pouvoir qui part dans toutes les directions après avoir perdu leur confiance, la croissance qui s’étiole du fait de mauvais choix politiques et fiscaux, les vraies réformes que l’exécutif préfère différer et les finances publiques qui continuent de se dégrader.

Il n’y a pourtant pas de fatalité. Tout en désirant vivement la réussite du gouvernement, parce que je souhaite par-dessus tout le succès de la France, j’avais, il y a un an et demi, émis de sérieux doutes sur les ressorts profonds de l’action présidentielle et les mauvaises priorités de sa politique. La réalité le confirme trop vite !

Pour permettre à notre pays d’aller de l’avant, quatre priorités devraient mobiliser l’action présidentielle : le redressement des finances publiques, le défi climatique, la transformation digitale et la refondation de l’Europe.

Redressement des finances publiques, car il conditionne tout. Le projet de budget présenté mardi marque une nouvelle étape dans la dérive des dépenses de l’Etat. En accroissant la dette publique, il réduit nos marges de manœuvre et notre capacité de réaction face aux chocs à venir. L’assainissement des finances publiques est désormais indispensable pour donner aux armées, à la police, à la justice, ainsi qu’à l’ensemble des services de l’Etat, les moyens de leur action. Il permettra aussi de reconquérir notre crédibilité et notre pleine souveraineté. C’est pour cela qu’il est la priorité des priorités.

Transformer en profondeur notre pays pour répondre au défi climatique est tout aussi urgent. Nous constatons chaque jour les méfaits et les risques du réchauffement en cours. La question n’est pas de prononcer des discours devant l’ONU, ni de recevoir des prix à New-York, mais d’agir vraiment. La France est déjà en retard dans la réalisation des engagements pris il y a moins de deux ans lors de la COP 21. Il est grand temps d’accélérer. Les entreprises l’ont bien compris et avancent, pour beaucoup d’entre elles, très rapidement. Mais l’impulsion décisive doit venir d’en haut pour supprimer les sources de pollutions massives, accélérer la transformation énergétique de l’administration, de l’industrie, des l’habitat, ainsi que des transports, et investir vraiment dans ce qui constituera l’économie propre et durable de demain.

Il revient aussi au président de la République de placer au centre de ses priorités la révolution technologique en cours. Il ne s’agit pas seulement de faire la promotion des start-up, ni de leur créer un terreau favorable. Il faut aller beaucoup plus loin pour mettre l’administration à niveau, pour préparer et former l’ensemble des Français à la maîtrise des technologies, pour poursuivre et sanctionner efficacement tous les prédateurs, GAFAM en tête, qui tentent de les asservir, et nous avec, à leur seul profit, et pour établir le nouvea. u corpus de règles et de droits qui feront des nouvelles technologies un véritable progrès pour le peuple tout entier.

L’Europe doit enfin cesser d’être le parent pauvre, celui qui fait l’objet de tous les discours, mais pour lequel rien n’est fait. C’est une responsabilité présidentielle essentielle de travailler à transformer l’Union en profondeur, modifier ses règles et changer sa gouvernance pour la rendre plus efficace et permettre à nos nations d’être plus fortes ensemble dans le monde dur et fracturé que nous connaissons. En préférant les paroles aux actes et en choisissant de reporter, de sommets en sommets, les décisions difficiles sur la question des migrants, nos dirigeants nous ont projetés dans une situation inextricable, qui ne fait l’honneur ni de la France, ni de l’Europe. Il n’y a plus un instant à perdre. Le temps presse pour agir et apporter une vraie réponse aux enjeux actuels de l’Union !

C’est parce que le pouvoir se concentrera sur ces priorités et qu’il mènera les bonnes batailles que nous pourrons construire la France, l’Europe et le monde auxquels nous aspirons.

Bâtir un nouveau monde, ce n’est pas remplacer Cahuzac par Benalla ! Bâtir un nouveau monde, c’est au contraire mettre un terme définitif aux mauvaises pratiques, aux fausses promesses et aux concepts dépassés pour faire le choix de l’audace, du courage et de l’action.

Tout ceci est à notre portée si nous le voulons. Ensemble, construisons l’avenir que la France mérite tant !

Bon week-end à tous

François Vigne

Président de la France en marche

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