Chers Amis,

En s’attaquant à des policiers le week-end dernier, c’est l’Etat que les agresseurs ont défié. Cinq jours après l’attaque barbare de Champigny-sur-Marne et celle d’Aulnay-sous-Bois, le sujet a déjà été chassé de l’actualité. Mais l’urgence d’agir reste entière ! Les événements violents de ce début d’année viennent de rappeler à tous l’existence inacceptable des zones de non-droit.

Nous sommes maintenant face à nos responsabilités. Il nous revient de choisir dans quelle France nous voulons vivre. Sommes-nous déterminés à empêcher que notre pays, celui de la fraternité, ne devienne celui dans lequel des individus en bande peuvent s’en prendre sauvagement à un homme et à une femme à terre, des gardiens de la paix, pour les rouer de coups ? Sommes-nous décidés à défendre l’État de droit ou résignés à vivre dans une jungle avec des territoires où les principes fondamentaux et les lois de la République n’ont plus droit de cité ?

Rien ne montre que le président de la République et son ministre de l’Intérieur aient pris la mesure de l’enjeu. Il ne suffira pas d’un ou deux tweets compassionnels ou de quelques déclarations pour venir à bout de ce mal qui ronge trop de nos banlieues. Les experts sont unanimes : la nouvelle police de sécurité du quotidien constituera peut-être un plus pour les villes sans problème, mais elle ne sera qu’un cautère sur une jambe de bois dans les zones difficiles. Et, contrairement aux propos de Gérard Collomb lundi soir, la politique de la ville n’est pas la solution ! Trente-cinq ans d’échec nous ont montré où mène de tout miser sur elle.

Le moment est venu de sortir de l’angélisme et d’innover en passant de l’indignation à l’action. L’Etat doit cesser de baisser ou de détourner la tête. La haine qui s’est une nouvelle fois exprimée à l’égard des forces de l’ordre impose une mobilisation de tous les services judiciaires et administratifs de l’Etat. L’ensemble de son appareil doit être mis au service de la réinstallation du droit républicain partout en France, en œuvrant dans une triple direction.

Il faut d’abord assurer la répression sans faille et la condamnation des agresseurs, des propagateurs de messages de haine, des diffuseurs d’images et, dans le cas des mineurs, de leurs parents. Il convient ensuite d’engager la reconquête des zones de non-droit, en dégageant tous les moyens policiers, administratifs et financiers nécessaires et en s’appuyant sur le soutien du tissu associatif. Mais aucune victoire ne sera durable sans mobilisation des enseignants pour rappeler, et bien souvent apprendre, à l’ensemble des élèves, les valeurs d’autorité et de respect d’autrui. Il s’agit d’une mission difficile et de longue haleine, mais c’est à terme la clef de tout.

Nous pourrons ensemble repartir de l’avant parce que nous choisirons de mettre fin à la politique du renoncement et des lâches accommodements qui mine notre société depuis plus de 35 ans. C’est aussi vrai pour la Corse. La visite de Jacqueline Gourault hier ne change rien. Il est grave de constater qu’aucun des responsables de l’exécutif n’ait réagi à l’affirmation mardi, par Jean-Guy Talamoni, tout juste élu président de la nouvelle collectivité unique de Corse, que la « nation corse est un fait politique ». C’est la négation même de ce qui fait notre nation et des principes fondamentaux qui fondent notre constitution. Emmanuel Macron peut bien déclarer que la Corse n’est pas la Catalogne, il adopte l’attitude des gouvernements espagnols qui a conduit à la crise actuelle.

L’avenir de notre pays sera ce que nous en ferons. Il faut nous souvenir qu’il y a trois ans, au moment des attentats de janvier 2015, tout notre peuple s’est retrouvé uni derrière sa police pour défendre la France et les valeurs qui nous sont chères. Ces valeurs, cette volonté de vivre ensemble constituent un credo commun qui nous a permis d’affronter à chaque fois, comme une seule nation, comme un seul peuple, la violence du monde durant les heures les plus difficiles de notre histoire.

C’est le fondement de notre engagement pour la France que de nous permettre de retrouver cette unité autour du projet qui nous rassemble, l’avenir et la grandeur de notre pays. C’est aussi la première responsabilité de ses gouvernants !

Bon week-end à tous

François Vigne

Président de la France en marche

 

 

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